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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : encore une forte hausse de l’emploi
Faits Saillants
- L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 339 000 embauches nettes en mai après des gains de 294 000 (révisé de 253 000) en avril et de 217 000 (révisé de 165 000) en mars.
- Il y a eu 25 000 nouveaux emplois dans le secteur de la construction, mais une perte de 2 000 au sein de la fabrication.
- Il s’est créé 257 000 nouveaux emplois au sein des services du secteur privé après une hausse de 225 000 en avril. On observe des gains de 11 600 emplois chez les détaillants, de 33 100 dans la restauration et de 24 200 dans les transports et l’entreposage. Le nombre de travailleurs a augmenté de 64 000 dans les services professionnels. Il s’est créé 97 000 emplois dans l’éducation et les soins de santé. Il y a 56 000 nouveaux emplois au sein des administrations publiques.
- Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % en mai après un gain de 0,4 % en avril. Sa variation annuelle est passée de 4,4 % en avril à 4,3 % en mai. Les heures hebdomadaires moyennes travaillées ont diminué à 34,3 heures, le plus bas depuis le début de la pandémie.
- Le taux de chômage a subi en mai sa plus forte hausse mensuelle depuis novembre 2010 si l’on exclut les bonds de mars et d’avril 2020. Il est ainsi passé de 3,4 % à 3,7 %, rejoignant le niveau d’octobre 2022. L’enquête auprès des ménages affiche une perte de 310 000 emplois alors que la population active a augmenté de 130 000 personnes.
La vigueur du marché du travail américain surprend encore une fois. Le gain de 339 000 emplois en mai se montre bien plus fort que le 195 000 anticipé par le consensus des prévisionnistes. De plus, il faut ajouter les révisions aux résultats de mars (+52 000) et d’avril (+41 000) qui gonflent encore plus le niveau de l’emploi. Il s’est ainsi créé 1 570 000 postes depuis le début de 2023, une vigueur qui n’est pas vraiment compatible avec une économie qui devrait ralentir sous le poids de taux d’intérêt plus élevés et de conditions de crédit plus serrées.
Les gains de l’emploi en mai sont aussi assez généralisés parmi les secteurs avec très peu de faiblesse évidente. En fait, 60,2 % des 250 secteurs répertoriés ont enregistré une hausse mensuelle du nombre de travailleurs, soit la proportion la plus élevée depuis janvier.
Les seuls signes de faiblesse proviennent de la baisse des heures travaillées, de la hausse du chômage et des pertes d’emplois affichées dans l’enquête auprès des ménages. Rappelons toutefois que cette enquête est bien plus volatile que celle auprès des entreprises et que sa marge d’erreur statistique est de ±600 000 emplois (comparativement à ±130 000 pour l’enquête auprès des entreprises). Il faudra donc plus qu’un mois de faiblesse pour vraiment nous convaincre d’un réel revirement.
Implications
Le marché du travail américain se montre vraiment résilient. Il pose un réel défi aux dirigeants de la Réserve fédérale qui tendaient vers une pause des hausses de taux directeurs dans l’espoir de voir la création d’emplois, les salaires et l’inflation de base se modérer tôt ou tard.
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