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Nouvelles économiques

États-Unis : rebond des embauches en novembre après les embûches d’octobre

6 décembre 2024
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 227 000 embauches nettes en novembre.
  • La croissance du salaire horaire moyen a de nouveau été de 0,4 % en novembre. Sa variation annuelle est demeurée à 4,0 %.
  • L’enquête auprès des ménages montre une baisse de 355 000 emplois. La population active a aussi diminué. Le taux de chômage est passé de 4,1 % à 4,2 %.

Commentaires

La faiblesse du marché du travail en octobre n’aura été que passagère. La grève dans le secteur aéronautique qui avait touché environ 40 000 travailleurs du secteur manufacturier ainsi que les ouragans Milton et Helene avaient fait diminuer les embauches à seulement 36 000 (révisées de 12 000) en octobre, soit la plus faible variation de l’emploi depuis février 2019 si l’on exclut la pandémie. Ces chiffres sont maintenant dans le rétroviseur et les résultats de novembre offrent un portrait bien plus positif. Évidemment, il y a un effet de rebond qui, lui non plus, ne durera pas. Mais on sent tout de même qu’octobre était une exception et non pas une nouvelle norme.

 

En regardant de plus près les variations de l’emploi en novembre, on remarque même que le secteur de la fabrication n’a pas tout repris ce qui avait été perdu le mois précédent, y compris dans le secteur des équipements de transport (qui inclut l’aéronautique). Le gros de l’amélioration du marché du travail en novembre s’est effectué du côté des services, où la création d’emplois dans le secteur privé a été quatre fois plus grande qu’en octobre. On remarque notamment de meilleures performances au sein de la restauration, du secteur financier et dans les services professionnels. La baisse de 28 000 emplois chez les détaillants, surtout dans les grands magasins, présente un bémol en cette période des Fêtes. Somme toute, 56,2 % des 250 secteurs répertoriés ont enregistré une hausse du nombre de travailleurs en novembre, comparativement à 53,2 % en octobre. C’est aussi un peu plus que la moyenne de 54,5 % enregistrée depuis le début de 2024.

 

On remarque aussi que les pressions sur les salaires demeurent assez élevées. La variation mensuelle du salaire horaire n’a pas descendu sous 0,3 % depuis le mois de juillet et la variation annuelle demeure collée à 4 %. Étant donné la bonne productivité des entreprises américaines, la situation n’est pas trop inquiétante, mais elle alimente tout de même les risques de voir l’inflation demeurer plus longtemps au-dessus de la cible de la Réserve fédérale (Fed). La progression des salaires est notamment l’un des principaux déterminants de l’inflation des services.

 

On peut être davantage déçu de la nouvelle contre-performance de l’enquête auprès des ménages. Le taux de chômage a repris son mouvement haussier et a rejoint son niveau d’août dernier (mais pas encore son récent sommet de 4,3 % atteint en juillet). Étant donné la grande volatilité de cette enquête, le résultat doit être pris avec un grain de sel, mais l’accumulation de baisses de l’emploi (dont -368 000 en octobre) laisse tout de même un goût amer. Alors que l’on remarque une nouvelle diminution de la population active, le ralentissement de l’immigration à la frontière sud depuis quelques mois est peut-être l’un des facteurs de faiblesse à la fois de la population active et de l’emploi au sein de cette enquête. Le contraste entre les deux enquêtes depuis le début de l’année est toutefois évident. Alors que celle auprès des entreprises fait état d’une hausse de 1 984 000 travailleurs, celle auprès des ménages montre plutôt un recul cumulé de 42 000! Il reste à voir si les révisions annuelles à ces deux enquêtes en janvier et en février changeront la donne.

Implications

Après la faiblesse d’octobre, la création d’emplois a repris de plus belle aux États-Unis en novembre. L’économie américaine semble donc encore bien disposée à passer au travers des écueils qui se présentent à elle. L’ampleur du rebond des embauches et la croissance soutenue des salaires pourraient faire hésiter certains membres du comité de politique monétaire de la Fed vis-à-vis une nouvelle baisse de taux à la réunion du 18 décembre. On peut tout de même penser qu’ils opteront pour une nouvelle diminution de 25 points des taux directeurs.






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