Choisir vos paramètres
Choisir votre langue
Nouvelles économiques

États-Unis : le marché du travail surprend encore par sa vigueur

2 février 2024
Francis Généreux
Économiste principal

Faits Saillants

  • L’enquête auprès des entreprises indique que les embauches nettes ont augmenté de 353 000 en janvier.
  • Ces résultats étaient accompagnés d’une révision annuelle des données. Celle-ci a relevé (+359 000) les gains d’emplois enregistrés en 2023, qui passent de 2 697 000 à 3 056 000.
  • Le taux de chômage est demeuré stable entre décembre et janvier, soit à 3,7 %.

Commentaires

Encore une fois, le marché du travail nous surprend. Le gain de 353 000 emplois en janvier se montre presque deux fois plus fort que le consensus, qui s’établissait à une hausse de 180 000 travailleurs.

De plus, la révision des données précédentes se montre positive pour 2023 (+359 000), bien qu’elle soit plus négative pour 2022 (-265 000) et 2021 (-22 000). Au total, le niveau de l’emploi non agricole à la fin de 2023 a été relevé de 115 000 auxquels s’ajoutent les gains de janvier. Le portrait est donc nettement meilleur que ce que l’on pouvait croire.

Si on regarde les résultats de janvier plus spécifiquement, on remarque que les gains sont assez généralisés. Une augmentation du nombre de travailleur est notée dans 65,6 % des 250 secteurs répertoriés en janvier, comparativement à 64,0 % en décembre et seulement 52,4 % en novembre. La majorité des gains est venue des services privés, où la progression de 289 000 emplois est la plus élevée depuis un an.  Cela inclut les 45 200 embauches nettes effectuées chez les détaillants et une bonne accélération de 112 000 emplois dans la santé et l’éducation privées. L’un des seuls bémols provient de l’hôtellerie et de la restauration, qui ont effectué 5 500 mises à pied nettes, possiblement une conséquence de la météo peu clémente qui a sévi durant une partie de janvier dans plusieurs régions. Fait intéressant, le nombre de travailleurs a augmenté (+3 900) dans les services d’emplois temporaires, et ce, pour la première fois depuis mars 2022.

Du côté des salaires, on sent que la pression est encore bien présente. Le gain mensuel de 0,6 % en janvier du salaire horaire moyen est le plus fort en près de deux ans. La variation annuelle s’est accélérée pour revenir à 4,5 %, un taux récemment atteint en septembre dernier. Cela dit, une partie de cette hausse pourrait avoir été exagérée par la baisse des heures travaillées dans certains secteurs où les salaires sont plus faibles. Bien que la productivité des travailleurs semble bonne aux États-Unis, la robustesse du marché du travail fait tout de même en sorte qu’il est difficile de faire ralentir les salaires jusqu’à un taux qui serait compatible avec une inflation à sa cible de 2 %.

Implications

Le marché du travail américain continue de surprendre par sa robustesse. Dans ces circonstances, il sera difficile pour les dirigeants de la Réserve fédérale d’être bien certains que les pressions inflationnistes se soient assez apaisées pour annoncer des baisses rapides de taux directeurs. Si la résilience de l’emploi et de la croissance des salaires perdure, il faudra patienter quelques réunions avant d’espérer voir un début d’assouplissement de la politique monétaire américaine.




NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.