États-Unis : la création d’emplois progresse un peu plus vite, mais le taux de chômage aussi

La situation du marché du travail américain semble meilleure si l’on se fie aux données d’août de l’enquête auprès des entreprises (tableau 1). Le gain de 187 000 emplois est le plus élevé depuis le mois de mai. Toutefois, les révisions des données de juin et de juillet jettent un bémol avec une révision totale de -110 000 emplois. C’est aussi le troisième mois consécutif où les révisions sont significativement à la baisse.

Cela dit, la situation par secteurs montre encore que le marché du travail demeure vigoureux. Une proportion de 63,8 % des 250 industries répertoriées ont enregistré une hausse de leur nombre de travailleurs en août. C’est le taux le plus élevé depuis janvier dernier. On observe de bonnes performances dans les secteurs de la construction, de la fabrication ainsi que dans l’éducation et les soins de santé. On remarque tout de même une ponction de 18 900 emplois dans les services d’aide temporaires. Ce septième mois de baisses successives dans ce secteur suggère une fragilité du marché du travail. Le secteur de l’information montre aussi une certaine faiblesse avec 15 000 emplois en moins en août. La principale perte d’emplois a été observée dans le secteur du transport et de l’entreposage (-34 200), mais cela provient essentiellement de la fin des activités dans une seule entreprise, soit Yellow Corp.

Alors qu’à première vue, la création d‘emplois selon les entreprises montre une certaine amélioration par rapport au dernier mois, ce n’est pas le cas du taux de chômage (tableau 2). Le gain de 0,3 point de pourcentage égale la marque de mai dernier, mais à l’exclusion des premiers mois de la pandémie, il faut revenir à novembre 2010 pour trouver une hausse mensuelle plus forte du taux de chômage. Le taux de 3,8 % est aussi le plus élevé depuis février 2022. Cela dit, ce ne sont pas des pertes d’emplois qui ont causé cette augmentation, mais plutôt une vive augmentation de la population active. Le chômage augmente, car ceux qui arrivent sur le marché du travail ne se trouvent plus d’emploi aussi rapidement. Si cette tendance se raffermit, cela pourrait aider à diminuer les pressions sur le marché et à appuyer un ralentissement des salaires et de l’inflation.

Les données du marché du travail sont loin d’être mauvaises pour le mois d’août, mais elles offrent tout de même un portrait mixte qui devrait mener la Réserve fédérale à opter pour un statu quo de ses taux directeurs lors de ses prochaines réunions.