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Nouvelles économiques

États-Unis : les ventes au détail américaines augmentent encore

14 décembre 2023
Francis Généreux
Économiste principal

Faits Saillants

  • Les ventes au détail ont progressé de 0,3 % en novembre, après une baisse de 0,2 % en octobre.
  • Les ventes d’automobiles ont augmenté de 0,5 %, après un recul de 1,1 % en octobre. La valeur des ventes dans les stations-service a chuté de 2,9 %. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,6 %, après avoir augmenté de 0,1 % en octobre.
  • Outre le secteur automobile, les catégories ayant enregistré des hausses notables sont la restauration (+1,6 %), les boutiques associées aux loisirs (+1,3 %), les magasins en ligne (+1,0 %) et les magasins de meubles (+0,9 %).
  • On retrouve des baisses des ventes dans les grands magasins (-2,5 %), les boutiques de biens électroniques (-1,1 %) et les centres de rénovation (-0,4 %) ainsi que dans la catégorie « autres » (-2,0 %).

Commentaires

La baisse des ventes en octobre aura été bien éphémère. Alors que certains signes pointaient vers d’autres difficultés pour novembre, on assiste plutôt à un autre bon mois de croissance. Le mois dernier est donc le septième mois de hausse mensuelle des ventes au détail totales sur huit mois, octobre étant l’exception. Si l’on exclut les automobiles et l’essence, il n’y a pas eu de baisses mensuelles des ventes depuis le mois de mars.

La bonne tenue du secteur automobile en novembre est particulièrement étonnante alors que le nombre de véhicules neufs achetés était en baisse de 0,7 % selon les données publiées plus tôt ce mois-ci. On assiste donc vraisemblablement à un effet de gamme qui a augmenté la valeur des véhicules neufs vendus, malgré la baisse du nombre de ceux-ci et la diminution de 0,1 % des prix des automobiles neuves selon l’indice des prix à la consommation. D’autres catégories de ventes affichent aussi des résultats positifs étonnants. On pense aux meubles, aux loisirs et à la restauration, dont les données préliminaires de transactions par cartes suggéraient des diminutions. La perte de 38 400 emplois dans le commerce de détail en novembre était aussi un signe plutôt morose.

Il semble donc que le consommateur américain réponde toujours présent malgré son ambivalence face à la conjoncture. Même les dépenses les plus discrétionnaires (loisirs, restauration, etc.) continuent de bien progresser. Il reste à voir si le rythme se poursuivra pendant le reste de la saison de Fêtes et au-delà. Il serait étonnant que le niveau élevé des taux d’intérêt, la faible confiance (malgré une amélioration en décembre) et l’épuisement de l’épargne accumulée ne fassent pas éventuellement fléchir la croissance de la consommation réelle. En attendant, celle-ci devrait encore croître au quatrième trimestre de 2023, même si le gain ne sera sans doute pas aussi fort que la hausse annualisée de 3,6 % enregistrée au troisième trimestre.

Implications

La consommation continue de progresser aux États-Unis, malgré tous les défis auxquels les ménages américains font face. Une baisse de cadence des dépenses des Américains devrait avoir lieu tôt ou tard. Cela aiderait à atténuer davantage les pressions inflationnistes et conforterait la Réserve fédérale dans sa décision de stopper ses hausses de taux directeurs et de commencer à envisager un assouplissement de sa politique monétaire.