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Nouvelles économiques

États-Unis : la création d’emplois ralentit un peu

7 juillet 2023
Francis Généreux
Économiste principal

Faits Saillants

  • L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 209 000 embauches nettes en juin après des gains de 306 000 (révisé de 339 000) en mai et de 217 000 (révisé de 294 000) en avril.
  • Il y a eu 23 000 nouveaux emplois dans le secteur de la construction et 7 000 au sein de la fabrication.
  • Il s’est créé 120 000 nouveaux emplois au sein des services du secteur privé après une hausse de 236 000 en mai. On observe des pertes de 11 200 emplois chez les détaillants, de 3 600 chez les grossistes, de 6 900 dans les transports et l’entreposage et de 800 dans la restauration. Le nombre de travailleurs a augmenté de seulement 21 000 dans les services professionnels. Il s’est créé 73 000 emplois dans l’éducation et les soins de santé. Il y a 60 000 nouveaux emplois au sein des administrations publiques.
  • Le salaire horaire moyen a progressé de 0,4 % en juin, tout comme en mai. Sa variation annuelle est demeurée à 4,4 %. Les heures hebdomadaires moyennes travaillées ont légèrement augmenté de 34,3 à 34,4 heures.
  • Le taux de chômage a diminué pour passer de 3,7 % en mai à 3,6 % en juin. L’enquête auprès des ménages affiche un gain de 273 000­  emplois après une perte de 310 000 emplois en mai.

Commentaires

Après s’être momentanément accéléré en mai, le marché du travail américain a enregistré en juin la plus faible progression de l’emploi depuis décembre 2019 si l’on exclut les reculs causés par les différentes vagues de la pandémie. À cette performance plutôt timide, mais proche de notre propre prévision, il faut soustraire les révisions baissières à la création d’emplois des mois précédents, soit -77 000 pour avril et -33 000 pour mai. On sent donc une certaine perte d’élan. Les baisses subies dans plusieurs secteurs, incluant le commerce de détail et de gros, la restauration et la fabrication de biens non durables (-8 000) font état d’une certaine faiblesse, tout comme la perte de 12 600 emplois dans les services d’aides temporaires, souvent un indicateur avancé de l’évolution du marché. On remarque aussi que la proportion des 250 industries répertoriées dans l’enquête auprès des entreprises qui ont enregistré une hausse de l’emploi est passée de 61,2% en mai à 58,0 % en juin.

Malgré ces signes d’essoufflement, le marché du travail américain demeure vigoureux. Un gain mensuel de 209 000 fait quand même état d’une certaine résilience à ce stade-ci du cycle alors que les taux directeurs ont été relevés de 500 points de base depuis mars 2022. Il s’est d’ailleurs créé 1 669 000 emplois aux États-Unis au cours de la première moitié de 2023. La baisse du taux de chômage en juin, l’augmentation des heures travaillées et, surtout, la croissance vigoureuse des salaires reflètent bien un marché qui demeure en surchauffe.

Implications

Bien qu’il montre un certain ralentissement, le marché du travail américain reste trop serré. Cela devrait aussi être l’opinion des dirigeants de la Réserve fédérale lors de leur réunion de la fin de juillet. Ils devraient ainsi mettre fin à la courte pause du resserrement monétaire et monter à nouveau leurs taux directeurs de 25 ­ points de base, tout en ouvrant la porte à d’autres relèvements si nécessaire.