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Nouvelles économiques

Canada : les consommateurs limitent leurs dépenses pour commencer l’année

21 mars 2025
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits saillants

  • Les ventes au détail ont diminué de 0,6 % en janvier par rapport à décembre, ce qui est inférieur au résultat provisoire de Statistique Canada et au consensus des économistes (tous deux de -0,4 %). Le tableau ci-dessous résume les principales données.
  • En termes de volume, les ventes au détail ont diminué encore plus, soit de 1,1 %, après un résultat record de +2,5 % en décembre.
  • La hausse des ventes nominales aux stations-service (+3,2 %), alimentée par les prix élevés, n’a pas été suffisante pour contrer l’importante baisse observée chez les concessionnaires automobiles (-2,6 %) et chez certains autres détaillants.
  • Les ventes de base, qui excluent l’essence et les automobiles, ont diminué de 0,2 %, sous l’effet du recul des ventes chez les détaillants d’aliments et de boissons (-2,5 %). En revanche, les consommateurs ont acheté davantage chez les détaillants de meubles, d’accessoires de maison, d’appareils électroniques et d’électroménagers (+3,0 %).
  • Les provinces du centre du Canada (Québec, Ontario, Manitoba) ont été les seules à enregistrer une baisse des ventes au détail en janvier. Ce fut principalement le cas au Québec (-2,7 %). Malgré l’envoi de chèques de remise aux contribuables de 200 $ mis à la poste à partir de janvier, l’Ontario a connu une baisse de 0,9 % de ses ventes au détail, dont une chute marquée dans la RMR de Toronto (-1,7 %).
  • L’indicateur avancé de Statistique Canada pour février affiche une baisse similaire des ventes au détail, soit -0,4 % par rapport à janvier. Étant donné que les prix des biens ont augmenté de 0,5 % en février (sur une base désaisonnalisée), il semble que les volumes aient grandement nui aux ventes pour un deuxième mois consécutif au début de 2025.


Implications

Les données publiées aujourd’hui suggèrent que les ménages canadiens ont commencé l’année avec un budget plus serré qu’à la fin de 2024. Même si la contraction de janvier s’inscrit dans le contexte de la hausse importante de décembre, aidée par le début du congé de taxe de vente et par la fin imminente des rabais pour véhicules électriques, la baisse des ventes de base en janvier signale une faiblesse sous-jacente.

De plus, le résultat provisoire de février indique un autre déclin des ventes au détail. Pour l’avenir, nous nous attendons à plus de faiblesse dans les achats de biens durables, en particulier les automobiles, les rabais fédéraux sur les véhicules électriques se terminant officiellement en janvier. Le fait que le congé de taxe de vente ait pris fin à la mi-février n’aidera pas. Les données d’emploi anémiques de février non plus.

L’incertitude créée par les annonces de tarifs douaniers par nos voisins du Sud devrait continuer de peser sur les achats des consommateurs au cours des prochains mois. La dépréciation du huard et les tarifs de représailles canadiens pourraient aussi décourager les consommateurs, qui devront payer plus pour les biens importés. À cela s’ajoute la baisse prévue de la consommation en raison du ralentissement de la croissance démographique, le pays accueillant de moins en moins de nouveaux arrivants. En effet, la seule bonne nouvelle pour les consommateurs, c’est que la fin de la tarification fédérale de la pollution Lien externe au site. réduira le prix à la pompe en avril, même si la plupart des Canadiens recevront leur dernière remise canadienne sur le carbone au cours du même mois.

Après la publication d’aujourd’hui, nous prévoyons une croissance annualisée du PIB réel d’environ 1,5 % au T1 par rapport au T4 2024, soit une croissance légèrement inférieure à la prévision de 2,0 % de la Banque du Canada (BdC). Nous nous attendons à ce que la BdC prenne une pause en avril, mais qu’elle annonce ensuite environ quatre baisses de 25 points de base au cours du reste de l’année.


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards.
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