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Maëlle Boulais-Préseault
Économiste
Canada : les ventes au détail pré-estivales reculent
Faits saillants
- Les ventes au détail au Canada ont chuté de 0,8 % en mai, effaçant le gain réalisé en avril. Ces chiffres sont inférieurs au résultat provisoire de Statistique Canada et au consensus des prévisionnistes économiques (tous deux de -0,6 %). Le tableau ci-dessous résume les principales données.
- Les ventes au détail de base, qui excluent les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles et les stations-service, ont fléchi de 1,4 %, principalement en raison de la baisse des ventes d’aliments et de boissons (-1,9 %).
- La hausse des ventes de véhicules automobiles (+0,8 %) a été contrebalancée par la baisse des dépenses dans les stations-service (-0,6 %). Le recul des ventes de carburant est entièrement attribuable à la baisse des prix, les volumes ayant augmenté au cours du mois.
- Les ventes au détail ont aussi ralenti en ce qui concerne les volumes avec une baisse de 0,7 %, la plus importante depuis février de l’année dernière (graphique).
- Les ventes au détail ont diminué dans la plupart des provinces, mais surtout en Alberta. L’Ontario connaît une cinquième baisse mensuelle consécutive.
- Le résultat provisoire de Statistique Canada pour juin signale une autre baisse des ventes au détail de 0,3 %, ce qui vient davantage assombrir le portrait de la situation. Les ventes au détail nominales trimestrielles annualisées seraient ainsi de -1,0 % au deuxième trimestre, une deuxième contraction trimestrielle consécutive en 2024, soit environ -0,9 % en termes réels (en prenant l’indice des prix à la consommation désaisonnalisé pour les biens à titre d’estimation pour l’indice des prix de vente au détail de juin).
Implications
Avec la publication de ces données, il s’agit d’un autre indicateur économique appuyant notre prévision d’une réduction du taux directeur de 25 points de base par la Banque du Canada la semaine prochaine. Et si les ventes au détail dans leur ensemble ne sont pas reluisantes, le portrait est encore pire en ramenant les données par habitant en raison de la croissance soutenue de la population. De toute évidence, une réduction des taux contribuerait à un relâchement de la pression pour les Canadiens et les Canadiennes, qui font face à des coûts d’emprunt élevés. La plus récente enquête de la Banque du Canada auprès des consommateurs révèle que 66 % des répondants ont réduit leurs dépenses ou ont l’intention de le faire en raison des taux d’intérêt élevés. Ajoutons à cela le ralentissement de l’inflation et la hausse du taux de chômage Lien externe au site. en juin, ainsi que notre prévision de la croissance du PIB réel au deuxième trimestre similaire aux prévisions de la Banque du Canada de 1,5 % sur une base annualisée, et notre scénario de baisse de taux est clair.
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