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Nouvelles économiques

Canada : les ventes au détail terminent le T2 sur une faible note, mais pourraient rebondir en juillet

23 août 2024
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits saillants

  • Les ventes au détail au Canada ont reculé de 0,3 % en juin par rapport au mois précédent, conformément au résultat provisoire de Statistique Canada et au consensus des prévisionnistes économiques. Le tableau ci-dessous résume les principales données.
  • Exprimées en volume, les ventes au détail ont légèrement augmenté (+0,1 %), mais cette hausse a été contrebalancée par une baisse importante des prix (-0,4 %) (graphique 1).
  • Les ventes chez les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ont enregistré la plus forte baisse, avec une contraction de 2,1 %, les ventes de véhicules neufs (-2,9 %) et celles des véhicules d’occasion (-0,6 %) ayant chuté.
  • Les ventes des stations-service ont diminué de 0,5 % en raison d’une baisse des prix, alors que les volumes ont bondi.
  • Les ventes au détail de base, qui excluent les achats dans les stations-service et chez les concessionnaires de véhicules automobiles et de pièces, ont augmenté de 0,4 %. Cela s’explique en grande partie par la hausse de 1,2 % des ventes d’aliments et de boissons. Les gains réalisés par les détaillants de vêtements et les fournisseurs de matériaux de construction ont été atténués par la diminution des ventes dans les magasins d’articles de sport et les détaillants divers.
  • Les ventes au détail ont chuté dans sept provinces, l’Ontario étant la plus touchée. La province enregistre maintenant six baisses mensuelles consécutives des ventes au détail.
  • Globalement, au T2, les ventes au détail ont reculé tant en valeur nominale qu’en volume, affichant des baisses de 0,5 % et 0,3 % respectivement.
  • Le résultat provisoire de Statistique Canada pour les ventes au détail nominales de juillet indique une progression mensuelle de 0,6 %. Cela impliquerait une croissance importante des volumes, puisque les prix (mesurés selon l’IPC désaisonnalisé pour les biens) n’ont augmenté que de 0,1 % au cours du mois


Implications

Depuis le début de l’année, les ventes au détail n’ont été positives qu’une fois, en avril. La bonne nouvelle, c’est que les ventes au détail réelles n’ont pas connu de baisse en juin comme elles l’ont fait en mai, et que le mois de juillet devrait afficher une croissance positive. Une telle évolution serait bienvenue après deux trimestres moroses (-0,5 % en variation trimestrielle pour chacun des trimestres) et une baisse globale des volumes de 1,5 % depuis la fin de décembre 2023. Nous observons une certaine résilience des ventes nominales excluant l’automobile, qui ont connu une hausse de 0,2 % au T2. Néanmoins, les ventes au détail réelles par habitant continuent de fléchir globalement et dans la plupart des catégories, en raison d’une croissance record de la population (graphique 2). Le recul des dépenses dans le secteur automobile au T1 (-1,9 %) et au T2 (-2,4 %) est cohérent avec la prudence des consommateurs, qui accordent la priorité aux produits essentiels.

Après la publication d’aujourd’hui, nous prévoyons une croissance annualisée du PIB réel tout juste en dessous de 2  % au T2, ce qui est supérieur à la prévision de la Banque du Canada (BdC) (1,5 %), mais celle du T3 devrait être nettement inférieure aux prévisions de la Banque (voir nos dernières Perspectives économiques et financières). Nous nous attendons à ce que la BdC continue de réduire son taux des fonds à un jour à chacune de ses trois prochaines rencontres cette année, pour finir l’année à 3,75 %.

Il faudra voir si la réduction du nombre d’admissions de résidents non permanents prévue par le gouvernement fédéral fera augmenter la consommation par habitant au cours des prochains trimestres et des prochaines années. La baisse de l’inflation et des coûts d’emprunt devrait contribuer à atténuer la pression financière sur les ménages. Toutefois, comme plusieurs personnes devront renouveler leur prêt hypothécaire très prochainement, l’économie canadienne fera encore face à des vents contraires à moyen terme. 


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.