- Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège • Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne
Les risques de récession, revus et corrigés : Qu’est-ce qu’une récession? Le Canada est-il à risque?
À la suite des baisses trimestrielles du PIB réel canadien en 2023, nous avons sans surprise reçu beaucoup de questions de la part de nos membres et clients sur les risques de récession.
D’abord, qu’est-ce qu’une récession? Il s’agit d’une « baisse marquée, persistante et généralisée de l’activité économique globale » (Institut C.D. Howe, 2017). Ce que ce n’est pas? Seulement deux baisses trimestrielles consécutives du PIB réel. Il existe beaucoup d’exemples où une croissance négative du PIB réel pendant deux trimestres n’a pas été considérée comme une récession, car elle était fortement concentrée dans quelques secteurs. De plus, une récession aux États-Unis n’en entraîne pas nécessairement une au Canada. Loin de là, en fait.
Alors, le Canada est-il en récession? À la fin du troisième trimestre de 2023, le Canada n’était probablement pas encore en récession. Les données étaient particulièrement susceptibles de faire l’objet d’une révision l’an dernier. Ainsi, la chute du PIB réel du deuxième trimestre de 2023 s’est finalement transformée en une augmentation respectable. Nous croyons qu’une révision positive de même ampleur pourrait survenir au résultat du troisième trimestre. Même si les données mensuelles ont été partagées au second semestre de l’année dernière, la croissance du PIB réel au quatrième trimestre devrait être modestement positive. Cela dit, la tendance est plutôt vers un ralentissement de l’ensemble des indicateurs économiques. En effet, le PIB réel mensuel affiche une faiblesse généralisée et la baisse constante du PIB réel par habitant s’est amplifiée au cours des derniers mois.
Le Canada risque-t-il d’être en récession en 2024? Nous pensons que oui, probablement à partir du premier semestre. Les ménages canadiens sont très endettés, surtout en ce qui concerne le logement. L’investissement résidentiel représente aussi une part disproportionnée de l’activité économique du pays. Ainsi, l’économie du Canada est particulièrement sensible aux taux d’intérêt. De plus, comme les effets des politiques monétaires se manifestent après des délais à la fois longs et variables, les temps difficiles ne sont pas terminés, même si les baisses de taux débutent vers le milieu de l’année. Par conséquent, la consommation devrait aussi être faible cette année.
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