- LJ Valencia
Analyste économique
Un déclin de la productivité au troisième trimestre rend une baisse de taux de 25 points de base un peu plus probable
Faits saillants
- La productivité de la main-d’œuvre a enregistré un déclin trimestriel de 0,4 % (non annualisé) au troisième trimestre de 2024, après une baisse de 0,1 % au deuxième trimestre. Il s’agit de la troisième baisse consécutive en 2024, la productivité ayant reculé au cours de 12 des 15 trimestres écoulés depuis le début de 2021.
- Au troisième trimestre de 2024, la productivité a été inférieure de 4,5 % à son niveau du même trimestre de 2019, avant la pandémie.
- Le PIB réel du secteur des entreprises a progressé de 0,1 % au troisième trimestre. L’activité économique réelle dans les secteurs des biens a fléchi de 0,4 %, tandis qu’elle a crû de 0,3 % dans les secteurs des services.
- Le nombre d’heures travaillées dans le secteur des entreprises a augmenté pour un troisième trimestre consécutif, avec un gain de 0,5 %, soit un rythme similaire à celui des deux trimestres précédents. Les heures travaillées sont désormais supérieures de 5,0 % à leur niveau du quatrième trimestre de 2019.
- Le coût unitaire de main-d’œuvre (coût de la main-d’œuvre par unité de production) des entreprises canadiennes s’est accéléré pour atteindre 1,4 % au troisième trimestre de 2024. Cette situation érode davantage la position concurrentielle du Canada par rapport aux États-Unis.
Commentaires
La productivité du travail semble s’être enlisée de nouveau pendant que l’économie progressait tant bien que mal : le PIB réel a à peine augmenté et le nombre d’heures travaillées a dépassé la hausse du PIB réel.
Les données mensuelles sur les heures travaillées laissent entrevoir une nouvelle accélération au quatrième trimestre. Si la croissance du PIB réel est conforme au résultat provisoire de Statistique Canada, cela pourrait indiquer un autre trimestre de faible productivité. La croissance des salaires a augmenté, ce qui signifie que les coûts unitaires de main-d’œuvre restent élevés pour les entreprises.
Implications
La productivité demeure décevante au Canada. Le résultat du troisième trimestre coïncide avec les chiffres, peu satisfaisants, sur l’investissement Lien externe au site. au pays au cours du trimestre, les profits des sociétés ayant dégringolé.
Même si l’augmentation graduelle des capacités excédentaires sur le marché du travail devrait éventuellement freiner la croissance des salaires, les coûts unitaires de la main-d’œuvre de nombreuses entreprises canadiennes demeurent trop élevés pour leur permettre de faire concurrence à leurs homologues américains. Seuls une plus grande innovation, une adoption plus rapide des technologies, une concurrence accrue et un meilleur appariement des compétences – des solutions que nous avons abordées dans nos recherches Lien externe au site. – permettront d’obtenir de véritables gains. La diminution du bassin de main-d’œuvre disponible en raison des restrictions à l’immigration, combinée à une réduction des coûts de financement, devrait normalement inciter les entreprises à investir davantage pour poursuivre leurs activités et prendre de l’expansion. Cela dit, l’incertitude actuelle est un important vent contraire qu’il ne faut pas négliger.
Pour la Banque du Canada, la faible productivité suggère que la marge de manœuvre pour une croissance non inflationniste de l’activité économique est légèrement moindre. Ainsi, à la lumière de ces chiffres, une baisse de 25 points de base du taux directeur est un peu plus probable qu’une baisse de 50 points de base la semaine prochaine. Cependant, les chiffres sur l’emploi attendus vendredi seront beaucoup plus déterminants à ce chapitre.
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