-
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Où s’arrêtera la croissance de la population canadienne? Personne ne le sait, mais voici quelques predictions
La projection démographique est l’un des piliers des perspectives économiques canadiennes. En effet, la population est composée de consommateurs et de travailleurs qui stimuleront l’activité économique et bonifieront les revenus des gouvernements. Jadis tenues pour acquises, les prévisions de croissance démographique sont maintenant plus incertaines que jamais.
La population canadienne a bondi récemment, principalement en raison d’une hausse marquée des résidents non permanents nets (RNPN), comme les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants étrangers. Si l’immigration correspond aux estimations du gouvernement fédéral, les RNPN seront le principal moteur de la croissance démographique à l’avenir.
Les scénarios relatifs à la population active (personnes de 15 ans et plus) que nous avons utilisés dans nos récentes Prévisions économiques et financières Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. sont à peu près conformes à ceux établis par la Banque du Canada (BdC) pour 2025 dans son Rapport sur la politique monétaire d’octobre 2023. Ils suggèrent que la croissance de la population active pourrait s’établir en moyenne à environ 1,8 % par année de 2023 à 2028. Sur cette même période, nous prévoyons une croissance moyenne du PIB réel et du PIB potentiel de 1,5 % et de 1,7 %, respectivement.
En ce qui concerne les autres scénarios d’admissions de RNPN, fermer la porte aux nouveaux arrivants temporaires aggraverait la récession prévue en 2024 et minerait la reprise subséquente. Cela ferait aussi baisser le PIB potentiel. Notre analyse provinciale Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. est arrivée à la même conclusion. En revanche, une augmentation marquée du rythme des admissions de RNPN devrait dynamiser la croissance du PIB réel au point de peut‑être éviter une récession à court terme et d’améliorer les résultats économiques à long terme.
Certes, la cadence de ces admissions devrait ralentir naturellement avec l’économie, mais les changements dans les politiques du gouvernement fédéral pourraient précipiter leur chute. Une forte baisse pourrait aggraver la récession au début de 2024. Par conséquent, il est impératif pour les décideurs de faire preuve de prudence afin de minimiser les désavantages économiques d’une jugulation trop rapide des admissions de nouveaux arrivants. Cependant, l’équilibre est difficile à atteindre, car le rythme soutenu de ces admissions pourrait peser davantage sur les finances provinciales et sur l’abordabilité du logement.
Contactez nos économistes
Par téléphone
Montréal et environs :
514 281-2336 Ce lien lancera votre logiciel de téléphonie par défaut.