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Marc Desormeaux
Économiste principal
Canada : la population croît toujours rapidement, mais pour combien de temps?
Faits saillants
- La population du Canada a de nouveau franchi un seuil record le 1er juillet 2024, atteignant 41,3 millions d’habitants.
- Ces chiffres représentent une hausse de 3,0 % par rapport à la même période l’an dernier. Le rythme a ralenti comparativement au trimestre précédent, mais il demeure tout de même l’un des plus rapides depuis les années 1950. Le tableau 1 ci-dessous présente les principales données.
Implications
Les chiffres d’aujourd’hui ne sont pas une surprise, puisque les données de l’Enquête sur la population active Lien externe au site. montraient que le nombre d’habitants en âge de travailler avait continué de progresser rapidement au Canada en août 2024. Encore une fois, les résidents non permanents expliquent la plus grande partie des gains. Ainsi, notre point de vue de base quant aux implications de la croissance démographique n’a pas beaucoup changé. Les gains de population ont manifestement soutenu l’économie canadienne durant une période difficile caractérisée par des coûts d’emprunt élevés. C’est non seulement parce que le récent élan démographique s’est traduit par un grand nombre de nouveaux consommateurs, mais aussi parce que les immigrants ont contribué à pourvoir les postes vacants Lien externe au site.. La forte croissance de la population masque toutefois une faiblesse économique sous-jacente. Le PIB par habitant, la mesure la plus complète de notre niveau de vie, a décliné au cours de sept des huit derniers trimestres au Canada (graphique 1), et il est probable que cette tendance se poursuive au troisième trimestre.
Le plan d’Ottawa visant à ramener le nombre de résidents non permanents à 5 % de la population du pays au cours des trois prochaines années n’a pas eu beaucoup d’effets concrets jusqu’à maintenant. Il y avait plus de 3 millions de résidents non permanents au Canada le 1er juillet 2024, une situation qui a considérablement contribué à la croissance démographique de toutes les provinces (graphique 2). Si le plan du fédéral se concrétisait, il représenterait un risque à la baisse Lien externe au site. pour l’économie et les finances publiques du Canada. Au niveau provincial Lien externe au site., ce risque baissier est le plus aigu en Ontario et en Colombie‑Britannique, deux provinces qui dépendent fortement des résidents non permanents. Cependant, la diminution du nombre de résidents non permanents pourrait être moindre que celle suggérée par les dernières projections de Statistique Canada. C’est ce qu’indiquent les prévisions du plus récent Rapport sur la politique monétaire Lien externe au site. et celles des plans budgétaires récemment présentés par l’Alberta et la Colombie‑Britannique Lien externe au site..
La migration de l’Ontario vers d’autres provinces – un phénomène que nous attribuons partiellement aux résidents plus jeunes à la recherche d’un logement abordable – continue de ralentir, ce qui pourrait refléter une perte de vitesse du télétravail. Il reste que les flux sortants nets de la plus grande province canadienne demeurent à leur niveau le plus élevé depuis les années 1980 (graphique 3).
La publication d’aujourd’hui ne change pas notre opinion selon laquelle la Banque du Canada abaissera son taux directeur de 50 points de base en octobre. La détérioration du marché du travail, l’inflation tournant autour de la cible et le déclin constant de la production par personne sont autant d’éléments indiquant que les coûts d’emprunt n’ont pas besoin d’être aussi restrictifs qu’ils le sont actuellement.
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