- LJ Valencia, analyste économique et Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne
Canada : une hausse surprise du PIB réel de juillet n’empêchera pas une baisse de taux de 50 points de base en octobre
Faits Saillants
- Le PIB réel canadien a augmenté de 0,2 % en juillet 2024, après un mois de stabilité. Cette avancée est supérieure de 0,1 % au consensus des prévisionnistes et surpasse le résultat provisoire de Statistique Canada publié le mois dernier (0,0 %). Treize des vingt sous-secteurs ont enregistré des hausses. Voir le tableau 1 pour plus de détails.
- Le résultat provisoire ne suggère aucun changement pour le PIB réel en août (graphique 1). Si l’on suppose qu’il n’y aura pas de changement en septembre non plus, le gain trimestriel annualisé serait d’environ 1 % pour l’ensemble du troisième trimestre de 2024. Cependant, comme nous anticipons une reprise du PIB réel mensuel en septembre, notre prévision pour le T3 est légèrement au-dessus de 1 %. Cela dit, cette prévision demeure nettement inférieure à celle de 2,8 % de la Banque du Canada (BdC) publiée dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) de juillet.
Implications
La hausse du PIB réel global de juillet 2024 a été généralisée et supérieure à ce qui était attendu. Si l’on y regarde de plus près, le commerce de détail a le plus contribué à la hausse en juillet grâce à la croissance des ventes d’automobiles neuves. L’assurance et les finances ont également apporté de l’eau au moulin. Ces deux secteurs ont ainsi connu leur deuxième hausse mensuelle consécutive en juillet, preuve d’une certaine résistance aux effets de la hausse des taux d’intérêt. La bonne avancée de juillet survient en dépit des feux de forêt, qui ont nui à des secteurs comme le transport, l’entreposage et les services d’hébergement.
Cela dit, le PIB réel continue d’être en retard sur la croissance de la population (graphique 2). Les données sur la population de cette semaine Lien externe au site. démontrent que la production canadienne par personne a chuté au cours de sept des huit derniers trimestres, une séquence jamais vue en dehors d’une récession. En août, la création d’emplois a accusé un retard sur la croissance de la population Lien externe au site., de sorte que le taux de chômage a augmenté, ce qui laisse présager une augmentation de la capacité excédentaire dans l’économie au T3.
Toutefois, nos projections de croissance du PIB sont moins élevées que celles de la BdC. Le plus récent Rapport sur la politique monétaire Lien externe au site. prévoyait une croissance de 2,8 % à rythme annualisé au T3 2024. Ce chiffre était basé sur les vents favorables associés au TMX et sur un rebond de la production d’automobiles à la suite d’un assouplissement lié au réoutillage des usines. Cependant, notre analyse Lien externe au site. suggère que les gains économiques attribuables au TMX pourraient être surévalués. De plus, des données préliminaires semblent indiquer que la reprise anticipée par la BdC dans ce domaine pourrait ne pas se concrétiser au T3.
En résumé, un bon gain du PIB global en juillet ne change en rien la possibilité que la BdC annonce une baisse de taux de 50 points de base en octobre. L’atténuation de l’inflation Lien externe au site., la faiblesse persistante du marché du travail, les gains inférieurs à la tendance du PIB réel et la faiblesse plus marquée de l’économie par habitant fournissent des arguments probants pour d’autres assouplissements monétaires.
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