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Nouvelles économiques

Canada : le PIB réel a plié les genoux au T2 et pourrait ne pas se relever au T3

1 septembre 2023
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits Saillants

  • La croissance annualisée du PIB réel a diminué de 0,2 % au T2 (voir le tableau 1 pour plus d’information). Ce résultat est bien inférieur aux prévisions de la Banque du Canada (BdC) (+1,5 %) et au consensus des prévisionnistes économiques (+1,2 %). 
  • Le PIB réel de juin a reculé de 0,2 % par rapport au mois précédent, conformément aux prévisions consensuelles et au résultat provisoire de Statistique Canada. Parallèlement, la croissance annualisée du PIB réel par industrie s’est établie à +0,1 % au T2, reflétant des révisions importantes à la baisse des chiffres mensuels précédents. Statistique Canada s’attend à ce que le PIB réel ne bouge pas en juillet 2023. En supposant une croissance nulle du PIB réel en août et en septembre, la croissance annualisée du PIB réel par industrie au T3 serait de -0,4 %. Cela dit, une partie de la faiblesse peut être attribuable aux feux de forêt, ce qui pourrait favoriser des résultats positifs au cours des prochains mois lorsque ce sera relancé.

Implications

La publication du PIB du T2 d’aujourd’hui est surprenante. En effet, la contraction a déjoué les prévisionnistes, qui s’attendaient à une croissance annualisée du PIB réel se situant entre 1,0 % et 1,5 %. L’investissement résidentiel a fortement contribué à la baisse, contrairement à la hausse marquée des mises en chantier et des activités de revente de propriétés au cours du trimestre. Le taux d’épargne des ménages a augmenté, la croissance du revenu disponible ayant dépassé de beaucoup la progression de la consommation.

Pour l’avenir, la faiblesse du T2 et le début anémique du T3 suggèrent que le ralentissement de la croissance devrait se poursuivre. Nous prévoyons actuellement une légère contraction de la croissance du PIB réel au T3 2023, ce qui est bien en deçà du rythme annualisé de +1,5 % prévu par la BdC dans son Rapport sur la politique monétaire de juillet 2023. Cette situation, conjuguée à un recul du marché du travail, devrait contribuer à freiner davantage l’inflation au cours des prochains mois.

La publication du PIB réel au T2 et un ensemble d’indicateurs économiques récents ont éliminé tout doute restant quant au plan de match de la BdC pour sa réunion de la semaine prochaine : les taux ne bougeront pas. En effet, les données d’aujourd’hui renforcent notre opinion selon laquelle la BdC en a fini avec les hausses pour ce cycle et sa prochaine mesure devrait être une baisse, possiblement dès le T1 2024 (voir nos récentes Prévisions économiques et financièrespour plus d’information).   Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour plus d’information).