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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : les révisions exacerbent à nouveau les fluctuations du PIB
Faits Saillants
- La croissance du PIB réel s’est contractée de 1,1 % au troisième trimestre. Cela est bien en deçà des prévisions de la Banque du Canada (BdC) (+0,8 %) et du consensus des prévisionnistes économiques (+0,1 %), mais ces chiffres ont été compensés par une révision à la hausse importante au deuxième trimestre. Voir le tableau 1 pour plus d’informations.
- Le PIB réel mensuel a augmenté de 0,1 % en septembre. Ce résultat est légèrement supérieur au consensus et au résultat provisoire de Statistique Canada. Ce dernier s’attend à ce que le PIB réel par industrie ait progressé de 0,2 % en octobre 2023. Si la variation du PIB réel demeure stable en novembre et en décembre, la croissance annualisée du PIB réel par industrie au quatrième trimestre serait de 1,0 %.
Implications
Les résultats du PIB réel pour le troisième trimestre qui ont été publiés aujourd’hui représentent une autre grosse surprise. La forte diminution de l’activité économique était totalement inattendue, et reflète en grande partie les révisions à la baisse des données mensuelles de juin à août. L’inverse s’est produit pour la croissance du PIB réel au deuxième trimestre. Les révisions à la hausse de janvier à mai ont transformé la précédente baisse annualisée de 0,2 % en une augmentation de 1,4 %. En fait, toutes les révisions à la baisse des données mensuelles au moment de la dernière publication du PIB trimestriel ont été presque totalement renversées. Les révisions fréquentes et substantielles de ces données économiques importantes rendent leur interprétation difficile.
Après une analyse plus approfondie, il apparaît clair que l’économie canadienne a connu une faiblesse généralisée au troisième trimestre (graphique).
L’investissement des entreprises a fortement diminué en raison d’un ressac de l’investissement en machinerie et outillage. Les exportations nettes ont plongé avec la chute de la demande de biens et de services canadiens. Les dépenses des ménages sont restées essentiellement stables pour un deuxième trimestre consécutif. Parallèlement, le rythme de croissance de la rémunération des employés a ralenti considérablement par rapport au printemps. Malgré tout, le taux d’épargne a légèrement augmenté, la croissance du revenu disponible ayant surpassé la progression de la consommation.
Les données mensuelles positives sur le PIB réel de septembre et d’octobre laissent présager une accélération de la croissance au dernier trimestre de l’année. Nous prévoyons actuellement un gain annualisé du PIB réel qui se situerait entre 0,5 % et 1,0 % au quatrième trimestre de 2023, ce qui serait conforme au rythme de 0,8 % prévu par la BdC dans son Rapport sur la politique monétaire d’octobre 2023.
Si l’on y ajoute la faiblesse du marché du travail et le ralentissement de l’inflation sous-jacente, les données du PIB d’aujourd’hui devraient inciter la BdC à ne pas toucher aux taux directeurs. En effet, nous croyons que sa prochaine décision sera une réduction annoncée au deuxième trimestre de 2024. Cela dit, la BdC devrait utiliser son communiqué de presse de la semaine prochaine pour souligner les progrès récents, tout en réitérant qu’elle demeure prête à prendre les mesures nécessaires pour assurer un retour de l’inflation à sa cible de 2 %.
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