-
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : le PIB réel entame 2024 d’un très bon pied
Faits saillants
- Le PIB réel a enregistré une hausse mensuelle marquée de 0,6 % en janvier, la plus forte progression depuis janvier 2023. Cela surpasse tant le consensus des prévisionnistes que le résultat provisoire de Statistique Canada (0,4 %). Les secteurs des services ont mené le bal, avec une hausse de 0,7 % qui s’explique par un rebond des services d’enseignement après la fin des grèves dans la fonction publique au Québec. Quant aux secteurs des biens, ils ont progressé d’un respectable 0,2 %. Au total, 18 des 20 sous-secteurs ont affiché des gains. Voir le tableau 1 pour plus de détails.
Implications
Au-delà de la performance globale supérieure aux attentes, les chiffres sur le PIB réel de janvier 2024 ont de quoi nous réjouir. Le rebond des services d’enseignement (en hausse de 6 %) était largement attendu, mais les gains sont loin de se limiter à ce secteur. En effet, l’ensemble des secteurs des services ont connu une progression au cours du mois. Cela comprend des secteurs comme l’hébergement et la restauration, les arts et le divertissement ainsi que la vente au détail, lesquels sont tous liés aux dépenses discrétionnaires des ménages, qui sont de plus en plus soumis au poids des coûts d’emprunt élevés.
Le résultat provisoire de Statistique Canada pour décembre pointe vers une croissance de 0,4 % du PIB réel par industrie (graphique 1). En supposant que cette estimation est exacte et une croissance nulle en mars, le PIB réel par industrie progresserait de 3,5 % (annualisé) au premier trimestre de 2024. Notre prévision est un peu plus prudente, mais suppose tout de même une hausse du PIB réel d’au moins 2 % au premier trimestre. Cela dépasse largement la prévision de 0,5 % de la Banque du Canada (BdC) dans son Rapport sur la politique monétaire de janvier 2024.
Nous croyons que la BdC ne s’attardera pas outre mesure aux résultats du PIB réel de janvier, en grande partie en raison du rôle démesuré qu’y joue l’éducation. D’un autre côté, si le PIB réel par habitant semble avoir mis fin à son déclin, il demeure bien en deçà des niveaux atteints à la mi-2022 (graphique 2). Le plus important, c’est que malgré cette importante croissance du PIB réel, l’inflation a été inférieure aux attentes tant en janvier qu’en février Lien externe au site., et qu’elle suit un rythme plus lent que celui prévu par la BdC au premier trimestre (2,8 % en variation annuelle plutôt que 3,2 %). Dans ce contexte, l’intention de réduire le nombre d’admissions de résidents non permanents, récemment annoncée par le gouvernement fédéral, devrait affaiblir ce vent favorable à la croissance et à l’inflation Lien externe au site.. Par conséquent, nous sommes d’avis que les conditions seront réunies pour que la BdC commence à réduire les taux d’intérêt à sa réunion de juin.
Contactez nos économistes
Par téléphone
Montréal et environs :
514 281-2336 Ce lien lancera votre logiciel de téléphonie par défaut.