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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : Le PIB du premier trimestre laisse présager des baisses de taux d’intérêt imminentes
Faits saillants
- Le PIB réel a crû de 1,7 % à rythme annualisé au T1 2024. Ce résultat est nettement inférieur au consensus des prévisionnistes (2,2 %) et à la prévision plus optimiste de la Banque du Canada (BdC), soit 2,8 %. La croissance du PIB réel a également été révisée à la baisse au T4 2023 (de 1,0 % à 0,1 %). Le tableau 1 donne plus de détails sur les résultats.
- Le PIB réel mensuel est demeuré inchangé en mars, ce qui correspond au consensus et au résultat provisoire de Statistique Canada. Cet organisme gouvernemental prévoit aussi une progression du PIB réel par industrie de 0,3 % en avril 2024. En supposant que le PIB réel demeure inchangé en mai et en juin, la croissance du PIB réel par industrie annualisée serait de 1,5 % pour l’ensemble du T2 2024.
Implications
La croissance du PIB réel plus faible que prévu au T1 2024 devrait rassurer les gens qui veulent que la BdC commence bientôt à réduire ses taux. Toutefois, les détails de la publication sont plus positifs que ce que son aperçu général peut laisser entendre. La consommation a été particulièrement forte (graphique 1), les dépenses des ménages en services ayant affiché une autre solide progression trimestrielle. Les dépenses de consommation n’ont toutefois pas suivi le rythme de la croissance des revenus, ce qui a entraîné une nouvelle hausse de l’épargne desménages. Les investissements des entreprises ont aussi fait un retour en force après une fin d’année 2023 très difficile, malgré la baisse importante de leurs bénéfices au cours du trimestre. Même le commerce extérieur a défié les données mensuelles publiées tout au long du premier trimestre en réussissant un petit pas en avant. Seuls les stocks ont nui à la croissance globale au T1.
La hausse du PIB réel en avril devrait se traduire par une autre publication positive au deuxième trimestre de 2024. Nous prévoyons actuellement une croissance annualisée du PIB réel entre 1,5 % et 2 % au T2, ce qui est généralement conforme aux attentes de la BdC dans son Rapport sur la politique monétaire d’avril 2024 (graphique 2). Toutefois, avec la révision à la baisse du T4 2023 et la détérioration de la situation au T1 2024, il est probable que la Banque ajustera à la baisse ses prévisions de croissance du PIB réel pour 2024 lors de la publication de sa prochaine prévision en juillet.
Même si la croissance du PIB réel semble respectable au premier semestre, elle sera nettement inférieure au rythme récemment prévu par la BdC. Par habitant, elle sera encore plus faible (graphique 3). Le marché du travail a également montré des signes de refroidissement. En effet, le taux de chômage a augmenté, la progression de l’emploi étant inférieure à la croissance de la population. L’inflation est aussi moins importante que ce à quoi la BdC s’attendait. Tous ces indicateurs pèsent lourd dans les décisions de la BdC concernant la direction qu’elle entend donner aux taux d’intérêt. Ainsi, en tenant également compte de la faiblesse persistante des données de sondage et de l’augmentation du nombre de faillites d’entreprises, nous sommes toujours d’avis que la BdC devrait commencer à réduire les taux d’intérêt à sa prochaine réunion de juin.
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