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Nouvelles économiques

Canada : le PIB du T1 reflète une vigueur de la consommation

31 mai 2023
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits Saillants

  • Après un résultat légèrement négatif au T4 2022, le PIB réel a fortement rebondi au T1 2023, atteignant 3,1 % sur une base annualisée. Ce résultat est modérément supérieur à notre prévision, mais nettement supérieur à la prévision de la Banque du Canada (BdC) et au consensus des prévisionnistes économiques.
  • La demande intérieure a progressé de 2,6 % à rythme annualisé au T1, après s’être contractée au trimestre précédent. La consommation des ménages (5,7 %) a soutenu ce rebond, la livraison des automobiles commandées pendant la pandémie ayant fait grimper la consommation de biens durables (14,0 %). Les autres catégories de consommation ont aussi gagné du terrain, notamment les services (5,3 %).
  • À l’opposé, comme prévu, l’investissement résidentiel s’est de nouveau contracté au T1, reculant de 14,6 %. Il s’agit d’un quatrième recul trimestriel consécutif. Parallèlement, les investissements non résidentiels des entreprises ont augmenté au cours du mois (1,9 %), puisque les gains du côté de l’investissement en ouvrages non résidentiels (8,7 %) et en propriété intellectuelle (19,3 %) ont plus que compensé la contraction de la machinerie et du matériel (-9,6 %).
  • Les données sur le commerce et les stocks ont continué d’être volatiles au T1. En effet, les exportations nettes ont ajouté 3,0 points de pourcentage à la croissance pour la période, presque entièrement en raison d’une progression de 12,7 % des exportations de biens réels. La hausse des exportations et de la demande intérieure a naturellement entraîné une forte baisse des stocks. Cette situation a freiné la croissance du T1 de 2,4 points de pourcentage, après une ponction quasi record de 5,7 points de pourcentage au T4 2022.
  • En termes nominaux, le PIB a augmenté de 4,2 % au T1, les prix ayant légèrement augmenté après deux baisses trimestrielles consécutives. Les termes de l’échange ont baissé de 10,2 % en raison des prix des matières premières plus bas au T1. Cela a nui aux bénéfices des sociétés (surplus d’exploitation nets), en baisse de 15,4 %. En revanche, la rémunération des employés a augmenté de 7,2 % au T1, la plus forte hausse trimestrielle depuis le premier semestre de 2022. Mais cela n’a pas suffi à compenser la hausse de 8,6 % de la consommation nominale. Ainsi, le taux d’épargne est passé de 5,8 % au T4 2022 à 2,9 % au T1 2023, le niveau le plus bas depuis avant la pandémie.
  • Le PIB réel mensuel a stagné en mars, ce qui est conforme à notre prévision, mais dépasse le consensus et le résultat provisoire de -0,1 % évoqué par Statistique Canada. L’agence gouvernementale prévoit en outre une hausse de 0,2 % en avril 2023 – les tempêtes de verglas dans le centre du Canada et les grèves de la fonction publique fédérale ne semblent pas avoir eu d’effet économique négatif sur le résultat provisoire. En supposant une croissance du PIB réel nulle en mai et en juin, la croissance annualisée du PIB réel par industrie au T2 serait de 0,9 %.

Implications

La croissance du PIB réel au T1, soutenue par une vigueur généralisée au cours de la période, a surpassé la prévision de la BdC et le consensus. De plus, les données disponibles à ce jour pour avril laissent croire que le résultat du T2 2023 pourrait s’approcher de la progression trimestrielle annualisée de 1,0 % que la BdC avait prévue en avril. De fait, bien que nous ayons évoqué une variation nulle dans nos récentes Prévisions économiques et financières, le résultat provisoire pour avril laisse présager que la croissance pourrait être supérieure.

Pour la BdC, il s’agit de nouvelles données soulignant la force de l’économie canadienne, particulièrement au chapitre de la consommation. Nous aurons plus d’informations la semaine prochaine à l’occasion de l’annonce sur les taux, mais nous croyons que les données d’aujourd’hui augmentent considérablement les probabilités d’une nouvelle hausse du taux directeur.