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Nouvelles économiques

Canada : le PIB réel continue de progresser, mais la faiblesse par habitant persiste

31 juillet 2024
Marc Desormeaux, économiste principal • LJ Valencia, analyste économique

Faits saillants

  • Le PIB réel du Canada a connu une bonne progression de 0,2 % en mai 2024, après un gain de 0,3 % au mois précédent. Cette avancée est supérieure au consensus des prévisionnistes et surpasse légèrement le résultat provisoire de Statistique Canada publié le mois dernier (0,1 %). Quinze des vingt sous-secteurs ont connu des hausses. Voir le tableau 1 pour plus de détails.
  • Le résultat provisoire de juin (0,1 %) (graphique 1) implique un gain annualisé de 2,2 % au T2 2024 et pousse notre prévision pour le T3 un brin plus haut à un peu plus de 1 %. Toutefois, cette estimation préliminaire pour le T3 est nettement inférieure aux 2,8 % anticipés par la Banque du Canada (BdC) dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) publié la semaine dernière.

Implications

Le PIB par industrie a enregistré un gain plus important que prévu en mai 2024 et les avancées ont été relativement généralisées. Le secteur manufacturier a lui aussi connu un deuxième mois consécutif de croissance, ce qui a compensé en partie la faiblesse observée en début d’année. Une contribution positive a été apportée par les secteurs de la finance et de l’assurance, qui continuent de démontrer de la résilience face aux effets de la hausse des taux d’intérêt, ainsi que par la nouvelle capacité de transport suivant la mise en service du projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain (TMX).

Cela dit, le PIB réel continue d’être en retard sur la croissance de la population (graphique 2). En juin, nous avons souligné que la production par habitant au Canada a chuté au cours de six des sept derniers trimestres Lien externe au site., une baisse jamais vue en dehors d’une récession. Les données d’aujourd’hui laissent présager que ce sera sept trimestres sur huit à la suite de la publication des données du T2 sur le PIB par dépenses et sur la population, au cours des prochains mois. Étant donné que la croissance démographique est largement supérieure à la création d’emplois Lien externe au site., tous les signes laissent croire que la capacité excédentaire a continué d’augmenter au deuxième trimestre.

Nos attentes concernant le PIB demeurent moins optimistes que celles de la BdC, en grande partie à cause des différences dans la trajectoire prévue de la croissance de la population. À notre avis, le risque penche davantage vers une croissance plus faible et une plus grande motivation de la Banque à réduire ses taux. Rappelons que le RPM de juillet 2024 Lien externe au site. indiquait une croissance annualisée de 2,8 % au T3 2024. Cet optimisme s’explique par la croissance démographique encore forte, qui stimule la demande pour la consommation et le logement, avec un coup de pouce supplémentaire des fortes exportations rendues possibles par l’augmentation de la capacité de l’oléoduc TMX. En revanche, nos prévisions tiennent compte de la faiblesse récente du marché du travail et d’autres indicateurs clés comme les ventes au détail et le commerce de gros. Nous pensons également que la croissance de la population ralentira considérablement Lien externe au site. au cours des prochains trimestres, au fur et à mesure que les réductions de la proportion de résidents temporaires planifiées par Ottawa entreront en vigueur.

Somme toute, de solides gains au chapitre du PIB réel ne changent pas notre opinion. Nous croyons toujours que la BdC va de nouveau réduire son taux directeur en septembre. En plus de la faiblesse persistante du marché du travail, de l’apaisement continu des pressions sur les prix et du discours de plus en plus conciliant observé dans le RPM de la semaine dernière, la faiblesse économique par habitant s’ajoute à la liste d’arguments en faveur d’assouplissements additionnels de la politique monétaire.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.