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Nouvelles économiques

Canada : le PIB surpasse les prévisions de la BdC, mais il est peu probable que cela se reproduise au T3

30 août 2024
Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne • LJ Valencia, analyste économique

Faits saillants

  • Croissance du PIB réel à un rythme annualisé de 2,1 % au T2 2024. Cela dépasse les attentes du consensus des prévisionnistes (1,8 %) et les perspectives plus pessimistes de la Banque du Canada (BdC) (1,5 %). La croissance du PIB réel a également été révisée à la hausse au T1 2024 (à 1,8 %). Le tableau 1 donne plus de détails sur la publication.
  • Le PIB réel mensuel est demeuré stable en juin (0,0 %), légèrement en deçà du consensus et du résultat provisoire de Statistique Canada (à 0,1 %, respectivement). Cet organisme prévoit aussi que le PIB réel par industrie fera du surplace en juillet 2024. En supposant que le PIB réel demeure inchangé en août et en septembre, la croissance annualisée du PIB réel par industrie serait de 0,1 % au T3 2024.

Implications

Nouveau trimestre, nouveaux résultats respectables pour la croissance du PIB réel au Canada. Mais regardez sous le capot, et le moteur de croissance du Canada ne semble pas tourner rond. D’abord, les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme la consommation de biens durables et l’investissement résidentiel, se sont contractés au T2. En effet, n’eût été de la consommation de services, qui a aussi ralenti par rapport au T1, les achats des ménages n’auraient pas progressé au cours du trimestre. Même si les investissements des entreprises ont été positifs, la plupart de ces résultats sont attribuables à la hausse des dépenses en aéronefs et en navires, qui correspond à une augmentation des importations de ces mêmes biens au cours du trimestre. Cet effet, combiné à la baisse des volumes d’exportation, a fait en sorte que les exportations nettes ont contribué négativement à la croissance au T2. Parallèlement, les dépenses de consommation et d’investissement des gouvernements ont contribué à hauteur de 1,7 point de pourcentage à la croissance du deuxième trimestre. Cela signifie que l’activité économique privée a stagné, un mauvais signe (graphique 1). De plus, une bonne partie de l’augmentation des dépenses gouvernementales est liée à une rémunération plus élevée des fonctionnaires, ce qui n’est pas nécessairement un indicateur de force économique. Du côté des bonnes nouvelles, les profits des entreprises ont partiellement effacé les pertes du premier trimestre, un résultat qui est en grande partie attribuable au secteur de l’extraction de pétrole et de gaz. La rémunération des employés a également fait de bons progrès, contribuant à la hausse du taux d’épargne. À 7,2 %, il atteint son plus haut niveau depuis 1996, lorsqu’on exclut la période de la pandémie.


Malgré une croissance nulle observée en juin et attendue juillet, nous anticipons actuellement une croissance annualisée du PIB réel de 1,0 % et 1,5 % au T3. Ce résultat est nettement inférieur au taux de 2,8 % prévu par la BdC dans son Rapport sur la politique monétaire de juillet 2024 (graphique 2). Les perspectives optimistes de la BdC pour le T3 semblent reposer en partie sur l’espoir que le TMX donne un élan à la croissance, alors que nos recherches Lien externe au site. indiquent que cet essor pourrait être surestimé. Le rebond de la production d’automobiles que prévoit la BdC a les allures d’un vœu pieux si on se fie aux prévisions de production de Ward. Il pourrait plutôt stimuler la croissance au dernier trimestre de 2024.


Malgré une croissance plus importante que prévu au T2, notre suivi du PIB laisse présager que l’économie pourrait afficher de plus grandes capacités excédentaires que ce que la BdC prévoyait pour le troisième trimestre. Le PIB réel par habitant sera encore plus faible (graphique 3). Le marché du travail montre également des signes de refroidissement. En effet, le taux de chômage a grimpé, la progression de l’emploi étant inférieure à la croissance de la population. L’inflation est aussi moins importante que ce à quoi la BdC s’attendait. Tous ces indicateurs pointent vers une réduction additionnelle de 25 points de base lors de l’annonce des taux d’intérêt la semaine prochaine. Des réductions semblables sont également attendues aux rencontres d’octobre et de décembre. La question d’actualité semble maintenant de savoir si la BdC pourrait devoir réduire le taux de plus de 25 points de base à l’une de ces rencontres. Nous anticipons que la BdC adoptera un ton conciliant la semaine prochaine. Selon le ton qu’elle adoptera, il y a un risque que les marchés commencent à escompter la possibilité d'une baisse de plus grande taille par la suite.


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.