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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : le PIB réel a commencé le premier trimestre en lion, mais l’a fini en mouton
Faits saillants
- Le PIB réel a légèrement augmenté en février, soit de 0,2 % au cours du mois, après une avancée revue à la baisse de 0,5 % en janvier. Ce résultat est inférieur au consensus des prévisionnistes (0,3 %) et au résultat provisoire de Statistique Canada (0,4 %). La croissance dans les secteurs des services a considérablement ralenti en février (0,2 %) après le rebond postgrève du mois précédent. Du côté des secteurs des biens, la production est demeurée essentiellement inchangée. Au total, 12 des 20 sous-secteurs ont affiché des gains. Voir le tableau 1 pour plus de détails.
Implications
Même si près de la moitié des sous-secteurs du PIB réel ont reculé en février, une partie de cette faiblesse était temporaire, reflétant le temps plus chaud à la suite d’une vague de froid dans l’Ouest canadien en janvier. En effet, c’est ce qui explique l’important recul dans les services publics (-2,6 %), qui a fait contrepoids au solide rebond dans l’extraction minière, de pétrole et de gaz (2,5 %). De même, la baisse de 0,4 % dans le secteur manufacturier est attribuable aux fermetures temporaires causées par des réoutillages dans le secteur automobile. Du côté des services, les frais de transport et d’entreposage (1,4 %) ont augmenté, encore une fois grâce au rebond des activités après le gel de janvier. Les autres secteurs producteurs de biens et services se rapprochent de leurs niveaux plus typiques.
Le résultat provisoire du PIB réel par industrie de Statistique Canada pour le mois de mars pointe vers une progression stable (graphique 1). En supposant que ces chiffres soient corrects, le PIB réel par industrie progresserait de 2,5 % sur une base annualisée au T1 2024. On prévoit une avancée du PIB réel selon les dépenses au T1 un peu sous cette marque à 2,2 %. Ce pourcentage est inférieur aux 2,8 % figurant dans le Rapport sur la politique monétaire (RMP) d’avril 2024 de la Banque du Canada (BdC). Parallèlement, au T2, nous anticipons une progression du PIB réel comparable à ce qui est prévu par la Banque, soit autour de 1,5 %.
Le résultat d’aujourd’hui ne devrait pas trop affecter l’estimation de la BdC concernant l’évolution du PIB réel au premier semestre de 2024. C’est sensiblement la même chose pour l’inflation. Si nous tenons également compte de la détérioration continue du PIB réel par habitant (graphique 2) et des résultats des enquêtes, qui s’améliorent mais qui demeurent faibles, nous sommes toujours d’avis que la BdC devrait commencer à réduire les taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion de juin.
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