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Nouvelles économiques

Les résultats du PIB réel au T4 sont moins positifs qu'ils n'en ont l'air

29 février 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits saillants

  • Le PIB réel a crû de 1,0 % au T4. Ce résultat est légèrement supérieur à celui anticipé par les prévisionnistes (0,8 %), mais nettement plus élevé que celui attendu par la Banque du Canada (BdC) (0,0 %). Voir le tableau 1 pour plus de détails.
  • Le PIB réel mensuel est demeuré stable en décembre, en deçà du consensus (0,2 %) et du résultat provisoire de Statistique Canada (0,3 %). Statistique Canada prévoit une progression du PIB réel par industrie de 0,4 % en janvier 2024. En supposant que la croissance du PIB réel demeure inchangée en février et en mars, la croissance du PIB réel par industrie annualisée serait de 1,8 % au T1 2024. 

Implications

Dans l’ensemble, le PIB réel a été plus positif que ce que les économistes avaient anticipé. Non seulement la croissance a dépassé les attentes au dernier trimestre de 2023, mais le troisième trimestre a été révisé considérablement à la hausse, bien que ce résultat ait été partiellement amorti par une importante révision négative au T2. Le PIB réel a ainsi progressé de 1,1 % pour l’ensemble de l’année 2023. 

Les résultats détaillés sont toutefois moins réjouissants. La demande intérieure finale s’est contractée au T4, la légère hausse de la consommation ayant été plus que contrebalancée par la baisse marquée des investissements, surtout ceux des entreprises (graphique 1). Ce dernier recul est décourageant, considérant l’urgence d’améliorer la productivité. Dans l’ensemble, la demande intérieure est, en moyenne, à peu près stagnante depuis le milieu de 2022, ce qui met en lumière l’efficacité du resserrement de la politique monétaire de la BdC. Les échanges commerciaux ont mis un peu de baume sur ces résultats trimestriels, contribuant beaucoup plus à la croissance que la contribution négative découlant du ralentissement de la demande intérieure et de la réduction des stocks. En ce qui concerne les revenus, les profits des entreprises ont été solides, tandis que la rémunération des employés a ralenti par rapport au T3. Malgré tout, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau respectable de 6,2 % pour terminer l’année. 

Les données mensuelles positives du PIB réel pour janvier indiquent une accélération de la croissance au premier trimestre de 2024. Nous prévoyons actuellement une croissance annualisée du PIB réel entre 1 % et 1,5 % au T1, nettement au-dessus du rythme annualisé de 0,5 % prévu par la BdC dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) de janvier 2024.

Avec la révision à la hausse au T3, le résultat supérieur aux attentes au T4 et une prévision qui va dans le même sens pour le T1 2024, la BdC pourrait devoir majorer ses prévisions de croissance dans son prochain RPM. Par conséquent, l’écart de production risque d’être moins négatif. Somme toute, cela devrait être plus inflationniste. Toutefois, l’inflation mesurée par l’IPC de janvier ayant ralenti plus que prévu, les signaux envoyés par l’économie canadienne ne sont pas clairs. 

Une croissance décente et un ralentissement de l’inflation sont idéaux. Toutefois, la baisse de la demande intérieure indique sans l’ombre d’un doute que l’économie canadienne éprouve plus de difficultés que ce que le PIB réel total laisse entendre. En raison de la croissance fulgurante de la population, le PIB réel par habitant continue également de diminuer, passant sous son niveau prépandémique au T4 (graphique 2). Les enquêtes auprès des ménages et des entreprises laissent entrevoir d’autres signes de faiblesse à venir, et le sentiment reste faible. En définitive, nous ne croyons pas que la publication du PIB réel d’aujourd’hui devancera ou retardera les baisses de taux, toujours prévues à compter du T2 2024. 

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.