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Nouvelles économiques

Canada : la croissance est solide en fin d’année, mais l’avenir est incertain

28 février 2025
LJ Valencia
Analyste économique

Faits saillants

  • Le PIB réel a progressé à un rythme annualisé de 2,6 % au T4 2024. Ce chiffre dépasse considérablement les prévisions consensuelles (1,7 %) et celles de la Banque du Canada (BdC) à 1,8 %. Le tableau 1 donne plus de détails sur les résultats.
  • La croissance trimestrielle du PIB réel au T3 2024 a été fortement révisée à la hausse, passant de 1,0 % à 2,2 % en rythme annualisé, tandis que la croissance mensuelle du PIB réel est demeurée essentiellement inchangée en octobre et en novembre. Par conséquent, l’économie canadienne a progressé de 1,5 % en 2024, soit à peu près comme en 2023.
  • Le PIB réel mensuel a rebondi en décembre (0,2 % par rapport à novembre), conformément au résultat provisoire de Statistique Canada et un dixième de point sous le consensus. Statistique Canada prévoit une progression du PIB réel par industrie de 0,3 % en janvier 2025. Selon nos estimations préliminaires, la croissance devrait être d’environ 2,0 % au T1 2025, ce qui est conforme aux prévisions de la BdC.

Implications

La croissance du PIB du Canada a terminé l’année en lion et le moteur économique tourne très bien. La consommation des ménages a été la plus élevée en plus de deux ans (graphique 1) grâce à une hausse des dépenses en biens durables (principalement les automobiles) et en services. Cette augmentation substantielle des dépenses des ménages pourrait être attribuable en partie aux mesures de soutien gouvernementales récentes, comme le congé de TPS et de TVH, mais aussi à l’effet des baisses cumulatives des taux d’intérêt et à la résilience du marché du travail. Le rythme de l’augmentation de l’investissement résidentiel a également été d’une vigueur inégalée en plus d’un an, mené par une forte activité sur le marché de la revente. Les investissements non résidentiels des entreprises ont augmenté en raison du dynamisme de l’activité de construction et des sommes investies en machinerie et en outillage de même qu’en aéronefs et autres matériel et pièces de transport, qui ont coïncidé avec la hausse des importations d’aéronefs et de navires. Les exportations nettes ont favorisé la croissance pour le trimestre, stimulées par la hausse des exportations de métaux précieux, de pétrole brut, de bitume et de véhicules. Pendant ce temps, on a observé des retraits importants dans les stocks non agricoles au T4, avec des baisses en fabrication et en commerce de gros et de détail. De plus, les revenus des entreprises se sont redressés après leur chute du T3, menés par des hausses dans les secteurs de la fabrication et du commerce de gros. La progression de la rémunération des employés a ralenti ce trimestre, passant de 10,4 % à 4,3 % sur une base annualisée. Ainsi, le taux d’épargne a légèrement diminué, passant de 7,3 % au T3 à 6,1 % au T4.


Grâce à la bonne fin d’année du PIB et au ralentissement rapide de la croissance démographique, le PIB réel par habitant a augmenté au T4, renversant les baisses des trimestres précédents (graphique 2). Il en est de même pour la consommation par personne. Si l’on ajoute à cela les solides résultats provisoires du début de 2025, l’économie canadienne semble avoir démarré l’année le pied au plancher.


Les bonnes nouvelles s’arrêtent là, cependant. L’économie canadienne fait face à des vents contraires importants en raison de la menace imminente de tarifs douaniers américains élevés ainsi que du ralentissement de la croissance démographique et de la vague de renouvellements hypothécaire. En particulier, ces tarifs génèrent d’importants risques baissiers pour la croissance économique et haussiers pour l’inflation Lien externe au site.. Par conséquent, bien que nous prévoyions actuellement que la BdC ne touchera pas à ses taux directeurs en mars, la décision de l’administration Trump d’imposer ou non des tarifs douaniers sur les importations en provenance du Canada la semaine prochaine pèsera lourd dans la balance.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards.
MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.