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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : à cause du PIB d’octobre, 2023 se termine un peu en queue de poisson
Faits Saillants
- Le PIB réel est demeuré pratiquement inchangé en octobre. C’est bien en deçà du consensus prévisionnel et du résultat provisoire de Statistique Canada, qui indiquaient une croissance de 0,2 %. Les secteurs des services ont enregistré un léger gain (0,1 %) au cours du mois, tandis que les secteurs des biens sont demeurés stables (0,0 %). Au total, 10 des 20 sous-secteurs ont affiché des baisses. Voir le tableau 1 pour plus de détails.
Implications
Si le PIB réel a surpris à la baisse en octobre, le caractère généralisé de la faiblesse est tout aussi frappant. Dans les secteurs des biens, la production manufacturière a diminué pour la quatrième fois en cinq mois, tandis que la construction a reculé après trois hausses mensuelles consécutives. Mais tout n’est pas perdu, car les autres secteurs des biens ont repris du poil de la bête après avoir peiné pendant des mois. Une faiblesse importante a été observée dans les secteurs des services, mais elle était en grande partie attendue. Notamment, bien que la grève de la voie maritime du Saint-Laurent ait nui aux transports et à l’entreposage, elle est probablement aussi en cause dans la progression plus anémique de certains autres secteurs.
Le résultat provisoire de Statistique Canada pour novembre indique une croissance de 0,1 % du PIB réel par industrie (graphique 1). En supposant que ce soit correct et que les données de décembre demeurent inchangées, le PIB réel par industrie progresserait de 0,5 % sur une base annualisée au quatrième trimestre de 2023. En revanche, nous prévoyons une augmentation du PIB réel selon les dépenses plus près de 0,3 % pour ce même trimestre. C’est la moitié de la prévision récente de 0,8 % de la Banque du Canada (BdC) pour la croissance du PIB réel au quatrième trimestre publiée dans son Rapport sur la politique monétaire d’octobre. Et tout cela survient malgré la plus forte croissance démographique depuis les années 1950 (graphique 2).
Peu importe la façon dont on envisage la situation, les indicateurs économiques récents vont dans le même sens que nos prévisions : le cycle de hausses de taux de la BdC est terminé. Par exemple, la croissance du PIB réel et l’inflation sont toutes deux inférieures aux dernières prévisions de la BdC. Le taux de chômage a augmenté graduellement, car la croissance de la population surpasse le nombre d’embauches. Par conséquent, avec de nouvelles prévisions en main lors de sa prochaine réunion, la BdC devrait adoucir le ton concernant la nécessité de décréter de nouvelles hausses de taux. En effet, le gouverneur Macklem a reconnu que le premier semestre de 2024 serait difficile pour l’économie canadienne. Nous prévoyons une récession au début de l’année prochaine (pour plus de détails, consultez nos plus récentes Prévisions économiques et financières Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre.). Ensemble, ces facteurs renforcent notre opinion selon laquelle les baisses de taux commenceront à la mi-2024.
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