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Marc Desormeaux
Économiste principal
Canada : contre toute attente, les mises en chantier restent élevées
Faits Saillants
- Les mises en chantier au Canada sont restées stables en août 2023, à 252 000 (à rythme annualisé). Le tableau ci-dessous résume les principaux résultats.
- Nos estimations suggèrent une croissance annualisée du PIB réel d’environ 0,3 % au T3 2023. Ce chiffre reste bien inférieur à la dernière prévision de la Banque du Canada (BdC), soit 1,5 % pour la période allant de juillet à septembre 2023.
Implications
Tout d’abord, les données publiées aujourd’hui ne modifient pas notre opinion selon laquelle la banque centrale maintiendra son taux directeur à 5 % lors de sa réunion d’octobre. Les activités de construction sont en baisse, ce qui suggère que la forte hausse des coûts d’emprunt a contribué à ralentir la croissance économique dans les secteurs sensibles aux taux d’intérêt.
Toutefois, malgré le ralentissement de la construction en août, les mises en chantier demeurent résilientes face à la hausse des taux, à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur, à la morosité des constructeurs de logements et aux prix élevés des matériaux. Dans le passé, nous pouvions observer un lien direct entre les achats de propriétés – qui ont chuté de manière importante depuis que la BdC a entamé son cycle de resserrement au début de l’année dernière – et les mises en chantier. Pourtant, avec plus de 250 000 unités annualisées, les activités de construction neuve demeurent très élevées par rapport aux niveaux historiques, même si elles ne sont toujours pas suffisantes pour suivre la croissance de la population.
La volatilité des tendances régionales en matière de construction s’est poursuivie, ce qui a de nombreuses répercussions sur les prévisions de croissance des provinces. Les mises en chantier en Ontario, bien qu’elles restent élevées, ont chuté de près du tiers en deux mois, sous l’effet des baisses enregistrées du côté des immeubles à logements multiples. Compte tenu de la faiblesse considérable des ventes de logements observée à Toronto et dans ses environs Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. depuis la reprise des hausses de taux en juin, nous envisageons un ralentissement plus prononcé au T3 2023 dans la plus grande province du Canada. Cela dit, nous restons d’avis que l’abordabilité ne reviendra pas de sitôt dans le plus grand marché local du logement au Canada Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre.. De leur côté, le Québec et l’Alberta, auparavant à la traîne en matière de construction de logements, ont enregistré leurs plus forts niveaux de construction neuve depuis la fin de l’année dernière. Cela dit, ces deux provinces continuent de signaler des stocks bien inférieurs aux niveaux enregistrés au cours des cinq années ayant précédé la pandémie, ce qui n’augure rien de bon pour l’abordabilité.
Si l’on se tourne vers l’avenir, les récentes annonces du gouvernement fédéral en matière de financement et de politique devraient donner un modeste coup de pouce à la construction de logements au Canada. Toutefois, comme nous l’avons souligné dans un récent rapport Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. sur les politiques visant à stimuler l’offre de logements au Canada, aucune mesure, à elle seule, ne sera un remède miracle.
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