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Nouvelles économiques

Canada : les mises en chantier ont légèrement progressé en octobre malgré le manque de confiance des constructeurs

18 novembre 2024
Kari Norman
Économiste

Faits saillants

  • Le rythme des mises en chantier au Canada a progressé en octobre pour atteindre 240,8 k unités (à rythme annualisé), avec des hausses du nombre de projets de logements collectifs et de résidences unifamiliales. Le tableau 1 ci-dessous présente les principales données.
  • Notre prévision de la croissance du PIB réel pour le T3 2024, soit autour de 1,0 %, demeure inférieure au gain de 1,5 % figurant dans le plus récent Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada (BdC). Nous continuons toutefois de penser que le PIB réel du T4 correspondra à peu près à sa prévision de 2,0 % publiée le mois dernier.

Implications

Les mises en chantier résidentielles d’octobre ont légèrement augmenté pour s’établir à 240,8 k, conformément au consensus des prévisionnistes, mais sont restées sous la moyenne cumulative de 244 k. Il s’agit d’une légère amélioration par rapport aux derniers mois. En effet, elles ont été autour de 220 k en août et en septembre. Nous sommes d’avis que l’augmentation reflète principalement la volatilité mensuelle des mises en chantier, particulièrement dans le secteur des logements collectifs, plutôt qu’une réelle amélioration de la construction.

La construction de logements collectifs a repris en octobre, mais reste inférieure à la moyenne cumulative. Bien que les résidences unifamiliales constituent une plus petite part de la construction de logements neufs, les résultats d’octobre sont les plus élevés cette année (graphique 1). La moyenne mobile sur 12 mois des mises en chantier totales a peu bougé au cours des deux dernières années, et ce, malgré la nature plutôt volatile de la construction de logements collectifs. À l’échelle régionale, on observe une reprise de la construction résidentielle au Québec, en Ontario et en Alberta. Les mises en chantier ont légèrement diminué en Colombie-Britannique, malgré le meilleur mois enregistré à Vancouver depuis mars.

Le dernier sondage Lien externe au site. de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations a révélé que la confiance des constructeurs était basse et qu’elle déclinait dans les secteurs des résidences unifamiliales (27,4 sur une échelle de 0 à 100) et des logements collectifs (28,5). Les constructeurs sondés ont indiqué que la baisse des taux d’intérêt ne suffira pas à elle seule à rétablir l’abordabilité à un niveau qui améliorerait considérablement leurs ventes. En effet, si cette confiance continue de suivre la trajectoire prévue des taux hypothécaires de 5 ans d’ici la fin de 2025, il y aura tout au plus une répartition équitable entre ceux qui considèrent les conditions du marché comme « bonnes » et ceux qui les considèrent comme « mauvaises » (graphique 2). De plus, près de 40 % des répondants pensent se tourner vers la construction de logements locatifs, ce qui suggère qu'une partie de la nouvelle offre soutenue par les récentes incitations gouvernementales pourrait se faire au détriment des unités en propriété. L’industrie continue de faire face à des obstacles persistants, comme la pénurie et le vieillissement de la main-d’œuvre ainsi que le coût élevé des matériaux de construction.

Devant les nombreux obstacles à la construction résidentielle au Canada, en plus des défis posés par le ralentissement anticipé de la croissance de la population et l’augmentation des barrières tarifaires imposées par l’administration américaine entrante, nous sommes toujours d’avis que la BdC réduira de nouveau son taux directeur de 25 points de base en décembre, puis qu’elle annoncera cinq autres baisses en 2025.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.