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Nouvelles économiques

Canada : les mises en chantier et les ventes de propriétés sont demeurées vigoureuses en novembre

16 décembre 2024
Kari Norman
Économiste

Faits saillants

  • Le rythme des mises en chantier au Canada a dépassé les attentes en novembre, grimpant à 262,4 k (à rythme annualisé), grâce à la solide croissance de la construction de logements collectifs en milieu urbain. Le tableau 1 ci-dessous résume les principales données.
  • En parallèle, les ventes de propriétés existantes ont augmenté de 2,8 % en variation mensuelle en novembre au Canada. Les ventes d’octobre ont été révisées à la baisse, la croissance mensuelle passant de 7,7 % à 6,8 %. Le prix moyen a augmenté de 0,9 % au cours du mois, mais reste bien inférieur à son niveau le plus élevé. Le tableau 2 ci-dessous résume les principales données.
  • Nous prévoyons une croissance du PIB réel annualisée au T4 de l’ordre de 2,0 % à 2,5 %, ce qui dans l’ensemble est conforme au dernier Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada (BdC).

Implications

Les mises en chantier de novembre, qui se sont élevées à 262,4 k, ont dépassé les attentes des prévisionnistes. Elles étaient à environ 241 k en octobre. La construction résidentielle et les ventes de propriétés existantes ont connu un bon mois, mais demeurent bien en deçà des sommets atteints durant la pandémie (graphique 1).

L’essentiel de la progression des mises en chantier a eu lieu dans les logements collectifs, tandis que les maisons unifamiliales ont connu une modeste reprise. Sur une base non désaisonnalisée, il s’est construit plus d’appartements locatifs que de copropriétés pendant la plus grande partie de l’année. À l’échelle provinciale, la construction résidentielle a réalisé des gains importants au Québec, en Alberta et en Colombie-Britannique. Montréal, en particulier, a connu un bon mois, les mises en chantier atteignant leur plus haut niveau depuis 2021. L’Ontario a enregistré une autre baisse mensuelle, et le recul y est de près de 18 % depuis le début de l’année.

Cependant, les ventes de maisons existantes ont augmenté de 2,8 % en novembre par rapport à octobre, après avoir bondi de près de 7 % le mois précédent, demeurant dans la partie supérieure des normes saisonnières (graphique 2). Beaucoup d’acheteurs qui attendaient que les taux hypothécaires commencent à baisser se sont lancés en octobre et en novembre. Nous pensons que ceux qui restent attendaient probablement l’annonce du taux directeur de la BdC le 11 décembre et l’entrée en vigueur des nouvelles règles hypothécaires fédérales le 15 décembre. Cependant, comme nous l’avons annoncé Lien externe au site. récemment, celles-ci auront un effet mitigé sur l’abordabilité des propriétés. 

Les inscriptions ont continué de ralentir en novembre, avec une baisse de 0,5 %, faisant passer le ratio ventes/nouvelles inscriptions à 59,2 %, contre 57,3 % en octobre. Une partie de l’accumulation de stocks depuis le début de l’année perdure, ce qui a permis de maintenir le prix moyen et le prix de référence à un niveau relativement stable.

Les différences régionales demeurent considérables. La croissance des ventes est toujours forte au Québec (5,2 %), mais celle des prix est restée modérée (0,9 %). Les ventes à Vancouver ont connu un autre bon mois, affichant une croissance de 7,7 %, à la suite de la hausse de 11,4 % enregistrée en octobre. Les inscriptions sont restées pratiquement stables, mais les prix ont commencé à remonter, soit de 3,2 %. Les inscriptions à Toronto ont surpassé la croissance des ventes (4,4 % et 2,2 % respectivement), alors que les prix ont diminué de 0,5 %. Toronto demeure donc un marché d’acheteurs (graphique 3). 

En cette fin de 2024, la construction domiciliaire a fait face à de nombreux défis, qui se poursuivront au cours de la nouvelle année, notamment une main-d’œuvre rare et vieillissante. Le coût des matériaux de construction a explosé au début de la pandémie. La croissance a aujourd’hui ralenti, mais les prix demeurent élevés. Pour l’avenir, la construction de logements sera confrontée à des vents contraires, qui prendront la forme d’une croissance démographique plus lente en raison des changements dans les politiques d’immigration et de la menace de barrières tarifaires de la part de la prochaine administration américaine. Toutefois, les politiques fédérales en matière d’offre de logements continueront de favoriser les nouvelles constructions et les coûts d’emprunt ont progressivement baissé au cours du second semestre de l’année. Le taux directeur de la BdC est passé de 5,00 % à 3,25 % en 2024, et nous prévoyons quatre nouvelles réductions de 25 points de base chacune au cours de l’année à venir.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.