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Kari Norman
Économiste
Canada : les mises en chantier et les ventes de propriétés reprennent du poil de la bête en septembre
Faits saillants
- Le rythme des mises en chantier au Canada a progressé en septembre pour atteindre 224 000 unités (à rythme annualisé), grâce à une hausse du nombre de projets de logements collectifs et de maisons unifamiliales. Le tableau 1 ci-dessous présente les principales données.
- Les ventes de propriétés existantes au Canada ont augmenté de 1,9 % en septembre. Les prix moyens ont progressé de 1,4 % au cours du mois, annulant l’essentiel des baisses enregistrées en juillet et en août. Le tableau 2 ci-dessous présente les principales données.
- Notre prévision de croissance du PIB réel pour le troisième trimestre est à environ la moitié du rythme annualisé de 2,8 % évoqué par la Banque du Canada en juillet.
Implications
Le nombre de mises en chantier en septembre, à 224 000 unités, a été un peu plus élevé que celui d’août, à 217 000. Il est cependant inférieur à celui de 235 000 attendu par les prévisionnistes. La plus grande partie du gain de septembre s’est produite du côté des immeubles multilogements, tandis que la construction de résidences unifamiliales n’a connu qu’une légère hausse (graphique 1). D’un point de vue régional, plus de chantiers ont été amorcés en Ontario et en Colombie-Britannique. Les mises en chantier en Alberta et au Québec ont enregistré un faible recul en septembre, mais le cumul depuis le début de l’année est en hausse de près de 37 % et 17 % respectivement par rapport à la même période l’an dernier.
La construction résidentielle continue de faire face à de nombreux obstacles en cette fin d’année. Nous prévoyons toujours des mises en chantier timides d’ici la fin de 2024 et en 2025. Le gouvernement fédéral estime que les politiques récemment annoncées pour stimuler la construction résidentielle se traduiront par l’ajout de 1 million de nouveaux logements d’ici 2031, ou 2 millions si l’on tient compte des mesures antérieures. Cependant, nos analyses Lien externe au site. démontrent que ces estimations pourraient être trop optimistes compte tenu des contraintes liées au financement, à la main-d’œuvre et aux matériaux.
Les ventes de propriétés existantes ont quant à elles connu une hausse de 1,9 % en septembre. Les acheteurs ont commencé à entrer sur le marché à la suite des trois baisses de taux d’intérêt consécutives. Les récentes politiques visant à faciliter l’accès à la propriété pour les premiers acheteurs ont peut-être aussi contribué à stimuler la demande. Les inscriptions ont connu une bonne progression de 4,9 % au cours du mois. Le ratio des ventes aux nouvelles inscriptions est ainsi passé de 52,8 % en août à 51,3 % en septembre. Ainsi, le prix moyen à l’échelle nationale est demeuré relativement stable, enregistrant une légère hausse de 1,4 % par rapport au mois précédent. Les prix de référence sont demeurés les mêmes qu’en août.
Les divergences régionales restent considérables. Le ratio des ventes aux nouvelles inscriptions a varié entre un creux de 35,5 % à Toronto et un sommet de 95,0 % dans la ville de Québec. De fait, Toronto est maintenant solidement ancrée dans un marché favorable aux acheteurs, tandis qu’Edmonton, Halifax et la province de Québec sont près d’un niveau favorable aux vendeurs (graphique 2). Les pressions sur les prix sont plutôt faibles à Toronto et à Vancouver. Le prix de vente moyen désaisonnalisé à Québec a augmenté de 5,1 % en septembre par rapport au mois précédent, et il est en hausse de 8,2 % depuis le début de l’année par rapport à la même période l’an dernier. Bien que la province ait encore des stocks à absorber (4,8 mois), si les ventes continuent de surpasser les inscriptions, les pressions sur les prix pourraient augmenter au Québec. (Voir notre récent Zoom sur l’habitation Lien externe au site. pour le Québec.)
Pour la suite, la baisse continue des taux d’intérêt et les mesures gouvernementales incitatives pourraient ramener plus d’acheteurs sur le marché cet automne, tant pour les préventes de nouvelles propriétés que pour les propriétés existantes. Jusqu’à maintenant, les pressions sur les prix ont été faibles, mais la Banque du Canada surveillera sans doute la situation de près, car le logement demeure le principal contributeur à l’inflation Lien externe au site..
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