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Nouvelles économiques

Canada : solide regain de vigueur du marché de l’habitation en avril 

15 mai 2023
Hélène Bégin
Économiste principale

Faits Saillants Indicateurs économiques de la semaine du 18 au 22 juillet 2022

  • Les mises en chantier ont fortement rebondi en avril au Canada. Le niveau annualisé a grimpé à 261 559 logements en avril, soit une hausse de 22,3 % par rapport à mars.
  • Cependant, la faiblesse des derniers mois fait en sorte que la tendance établie avec la moyenne mobile sur six mois s’est maintenue autour de 240 000 unités.  
  • Les plus fortes hausses sont survenues dans les provinces de l’Atlantique (+49,5 %) et en Ontario (+44,5 %) La Colombie-Britannique (+17,6 %) et le Québec (+5,3 %) ont moins progressé et les Prairies ont affiché un recul de 7,3 % de mars à avril.
  • Du côté des principales agglomérations au Canada, Toronto (+54 %), Montréal (+43 %) et Vancouver (+36 %) ont toutes affiché une forte augmentation mensuelle en raison de la vigueur des mises en chantier de logements collectifs.  
  • Les ventes de propriétés existantes ont connu une forte croissance de 11,3 % au Canada entre mars et avril après des gains plus timides les mois précédents.
  • Malgré la hausse mensuelle de 1,6 % des nouvelles inscriptions, celle-ci demeure au plus bas niveau en vingt ans. La position de force des vendeurs s’est donc raffermie significativement en avril.
  • Le prix moyen a surpris à la hausse au Canada, soit 5,7 % de plus que le mois dernier. L’indice des prix des propriétés (IPP) s’est raffermi de 1,6 % en avril.

Commentaires

Contre toute attente, les mises en chantier ont fortement rebondi au Canada en avril. La tendance baissière qui semblait bien ancrée depuis quelques mois a fait une pause, ce qui soulève plusieurs questions. La construction neuve réserve-t-elle encore quelques surprises à la hausse au cours des prochains mois? Le récent regain du marché de la revente commence-t-il déjà à exercer une pression sur les mises en chantier? À notre avis, il pourrait toutefois s’agir d’un sursaut temporaire. Les taux d’intérêt et les coûts de construction élevés entraînent des difficultés de financement pour certains promoteurs/constructeurs dans un contexte où les préventes d’habitations neuves sont à la baisse. De plus, la valeur des permis de bâtir délivrés par les municipalités continue de fléchir malgré une certaine volatilité mensuelle.

Le raffermissement du marché de la revente s’explique surtout par regain impressionnant des ventes en Ontario (+18,8 %) et en Colombie-Britannique (15,7 %). La correction des prix d’environ 20 % entre février 2022 et janvier 2023 semble avoir incité les acheteurs à aller de l’avant. Au Québec, la baisse des prix entre avril 2022 et janvier 2023 s’est chiffrée à 7,3 % et les ventes augmentent lentement depuis quelques mois, dont 1,5 % en avril. 

Implication

Ce regain du marché de l’habitation n’est pas une bonne nouvelle pour la Banque du Canada (BdC). L’effet restrictif des hausses de taux d’intérêt passées n’empêche pas le marché immobilier résidentiel d’amorcer un solide redressement. Le ralentissement de l’économie n’est pas suffisant pour entraîner une détérioration du marché du travail et la croissance rapide de la population ne fait qu’ajouter du carburant au marché immobilier.