- Kari Norman
Économiste
Canada : les ventes de propriétés et la construction résidentielle ont continué de ralentir en février
Faits saillants
- La cadence des mises en chantier résidentielles au Canada a légèrement ralenti en février, s’établissant à 229 000 unités (données désaisonnalisées et à rythme annualisé). En raison d’un retard dans la diffusion des données, nous ne sommes pas en mesure de présenter un tableau à jour pour les mises en chantier.
- En février, les ventes de propriétés existantes au Canada ont chuté de 9,8 % par rapport à janvier. Le prix de vente moyen a poursuivi sa descente, reculant de 4,6 % au cours du mois et demeurant bien en deçà de son sommet. Le tableau 1 ci-dessous résume les principales données.
- Nous prévoyons que la croissance du PIB réel au T1 correspondra largement à l’estimation de 2 % prévue par la Banque du Canada (BdC) dans son dernier Rapport sur la politique monétaire.
Implications
Les 229 000 mises en chantier désaisonnalisées de février constituent une baisse de 4,6 % par rapport au mois précédent et sont inférieures au consensus des prévisionnistes (graphique 1). Les tempêtes de neige consécutives qui ont touché une bonne partie du pays en février ont probablement freiné la construction. La tendance à long terme des mises en chantier a été relativement stable.
Le recul des mises en chantier de février s’est surtout fait sentir dans les multilogements, tandis que la construction de maisons unifamiliales est restée stable depuis janvier. À l’échelle provinciale, la construction résidentielle a connu de forts gains en Alberta et le Québec s’est rapproché de sa moyenne des six derniers mois après des résultats inhabituellement élevés en janvier. L’Ontario a connu une légère hausse des mises en chantier résidentielles par rapport au mois précédent, grâce à de plus petits centres comme Ottawa et Hamilton, tandis qu’elles ont plongé à Toronto.
En février, les ventes de propriétés existantes ont chuté de 9,8 % par rapport à janvier, après un déclin de 3 % le mois d’avant. Bien que cette faiblesse puisse être en partie attribuable aux tempêtes hivernales survenues au milieu du mois, nous croyons que bon nombre des acheteurs potentiels qui ont attendu l’an dernier que les taux hypothécaires commencent à diminuer semblent maintenant hésiter en raison de l’incertitude économique associée à la guerre commerciale.
Le nombre d’inscriptions a changé de cap le mois dernier, en baisse de près de 13 % par rapport à janvier. Ainsi, le ratio ventes/nouvelles inscriptions a grimpé à un peu moins de 50 %. Malgré le recul des inscriptions, la pression à la hausse sur les prix a été faible. Le prix moyen a encore diminué de 4,6 % par rapport à janvier, tandis que le prix de référence est redescendu à son plus bas niveau depuis mars 2023.
Les différences régionales restent considérables. Les ventes de propriétés ont augmenté de près de 18 % à Québec et ont plongé de près de 9 % à Montréal. Les prix moyens ont peu varié dans les deux villes. Toronto a été la ville qui a enregistré la plus forte baisse des ventes, soit une dégringolade de 28,5 % comparativement à janvier, ce qui fait de février le mois où les ventes (désaisonnalisées) ont été les plus faibles depuis mai 2020. Toronto demeure donc un marché d’acheteurs (graphique 2), les prix moyens ayant diminué de près de 2 % par rapport à janvier.
Pour l’avenir, nous prévoyons une certaine résilience des mises en chantier à court terme, malgré de nombreux vents contraires pour l’économie et les différentes industries (voir notre récent rapport Lien externe au site.). Toutefois, ces facteurs, jumelés à la hausse des coûts découlant des tarifs douaniers, entraîneront probablement un ralentissement de la construction résidentielle à un certain moment. En revanche, ces conditions économiques volatiles se font sentir immédiatement sur le marché de la revente, et une faiblesse des ventes et des prix devrait être observée en 2025.
Contactez nos économistes
Par téléphone
Montréal et environs :
514 281-2336 Ce lien lancera votre logiciel de téléphonie par défaut.