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Nouvelles économiques

Canada : les ventes de propriétés plongent et la faiblesse se répand

15 novembre 2023
Marc Desormeaux
Économiste principal

Faits Saillants

  • Les ventes de propriétés existantes au Canada ont chuté de 5,6 % en octobre 2023. Il s’agit d’une quatrième baisse mensuelle consécutive et de la plus forte diminution depuis juin 2022. Le tableau 1 présente les principales données.
  • Nous prévoyons toujours une croissance annualisée du PIB réel entre 0 % et 0,5 % au T3 2023, ce qui est en deçà des plus récentes projections de la Banque du Canada (BdC), à 0,8 %.

Implications

Les ventes sur le marché de l’habitation au Canada ont maintenant perdu près des trois quarts du terrain qu’elles avaient gagné entre janvier, mois où la BdC a initialement interrompu son cycle de resserrement monétaire, et juin, mois où elle a recommencé à augmenter ses taux d’intérêt. Le mois dernier, la faiblesse des ventes et des prix a été plus marquée que prévu. Elle s’est aussi répandue en dehors de Toronto et de Vancouver – qui ont connu les ralentissements les plus marqués à la suite des hausses –, puisque neuf provinces ont enregistré des baisses au cours du mois. À la question de savoir si le pire du déclin avait été atteint à Toronto et à Vancouver, les données d’octobre répondent par un « non » catégorique (graphique 1).

À l’échelle nationale, les nouvelles inscriptions résidentielles ont reculé pour la première fois en huit mois. Nous avons souligné, le mois dernier, la possibilité que les inscriptions chutent si la faiblesse des ventes et des prix poussait les vendeurs potentiels à attendre des conditions plus favorables avant de mettre leur propriété sur le marché. Malgré tout, les nouvelles inscriptions ont augmenté de plus de 30 % depuis mars. La force, la persistance et l’ampleur de la tendance des inscriptions partout au Canada devraient être perçues comme le signe que de nombreux acheteurs ayant acquis leur propriété dans un environnement de faibles taux d’intérêt ont maintenant de la difficulté assumer la hausse marquée de leurs coûts d’emprunt. Ainsi, malgré la baisse de l’offre à court terme en octobre, il est clair que le marché demeure beaucoup plus pessimiste qu’il y a quelques mois à peine.

Les différences régionales sont toujours présentes, mais elles s’estompent. Les achats de propriétés continuent d’être bien supérieurs à leurs niveaux prépandémiques dans les deux plus grandes villes de l’Alberta, même après un récent ralentissement de l’élan, et les conditions de l’offre et de la demande sont favorables aux vendeurs. On voit toutefois que le marché est de moins en moins tendu, surtout à Calgary. Pendant ce temps, Toronto demeure résolument en territoire favorable aux acheteurs, et Vancouver semble prendre cette direction aussi (graphique 2).

En somme, les données continuent de montrer très clairement un affaiblissement du marché canadien de l’habitation sous le poids de l’abordabilité limitée et des effets cumulatifs des taux d’intérêt élevés. Compte tenu de nos prévisions de faible croissance de l’économie et de l’emploi Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. pour les mois à venir, nous voyons peu d’amélioration possible au cours des prochains trimestres. La BdC semble en avoir fini avec les hausses de taux Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre., et les nouveaux acheteurs ont afflué sur le marché après la dernière pause. Mais avec la possibilité que les taux restent élevés pendant plus longtemps, idée qui s’est ancrée dans les marchés obligataires, il est peu probable qu’un tel rebond se reproduise avant la première baisse de taux.