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Marc Desormeaux
Économiste principal
Canada : le marché de l’habitation fait relâche
Faits saillants
- Les ventes de propriétés existantes au Canada ont chuté de 3,1 % en février 2024, la première baisse en quatre mois. Le tableau 1 ci-dessous présente les principales données.
- Nous prévoyons toujours une croissance annualisée du PIB réel de l’ordre de 1 % à 1,5 % au T1 2024, ce qui est supérieur aux plus récentes projections de la Banque du Canada (BdC) pour le trimestre.
Implications
Les ventes de propriétés ont connu un recul en février. Cette baisse est probablement attribuable à la remontée des taux hypothécaires canadiens à la fin de janvier et au début de février, qui faisait suite à la publication de données économiques plus solides que prévu. Les marchés locaux les plus serrés, comme Calgary et Edmonton, ont enregistré certaines des plus importantes augmentations des prix de vente, ce qui est conforme à la hausse du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions observée le mois dernier (graphique 1).
Les différences régionales persistent. À Calgary et à Edmonton, la hausse des ventes n’a pas été aussi forte que ce qu’ont connu Toronto et Vancouver à la fin de 2023 et en janvier 2024, mais l’élan continue d’y être plus persistant. En effet, les ventes de propriétés demeurent supérieures aux niveaux d’avant la pandémie (graphique 2). Par ailleurs, la présence accrue des investisseurs à Toronto et à Vancouver a probablement contribué à une réponse plus forte reflétant les attentes optimistes des marchés à l’égard des baisses de taux. Les effets de l’évolution des coûts d’emprunt ont été plus marqués dans ces villes au cours de la dernière année.
Les nouvelles inscriptions demeurent un indicateur à surveiller. La hausse mensuelle de février, une deuxième consécutive, pourrait indiquer une meilleure humeur du marché si les vendeurs potentiels réagissent à la vigueur récente des activités d’achat. Toutefois, elle pourrait aussi s’expliquer par des propriétaires plus nombreux à être forcés de vendre leur propriété en raison des taux hypothécaires plus élevés au renouvellement. De plus, dans un contexte d’apparente demande refoulée pour l’achat d’une propriété Lien externe au site. et d’importante pénurie de logements à long terme Lien externe au site., davantage d’inscriptions pourraient permettre une hausse des ventes. Laquelle de ces forces dominera? Nous le saurons probablement avec plus de clarté au cours des prochains mois.
Même si les marchés obligataires devraient continuer de réagir aux nouvelles données économiques, nous sommes toujours d’avis qu’un rebond généralisé du marché immobilier est improbable tant que les baisses de taux n’auront pas commencé. Les résultats de février ne modifient pas non plus notre prévision selon laquelle la BdC annoncera une première baisse de taux au deuxième trimestre de 2024. Mais après le regain d’activité ayant suivi la pause qu’elle avait prise au début 2023, la BdC fera bien attention de ne pas attiser de nouveau le marché. Comme nous l’avons déjà souligné, nous nous attendons à ce que la hausse des coûts du logement Lien externe au site. ait une incidence considérable sur le taux annuel d’inflation au cours des prochains trimestres.
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