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Marc Desormeaux
Économiste principal
Canada : les ventes de maisons bondissent, mais n’attendez pas un retour en force pour l’instant
Faits Saillants
- Les ventes de propriétés existantes au Canada ont bondi de près de 9 % en décembre 2023, mettant fin à une série de cinq baisses mensuelles consécutives. Le tableau 1 ci-dessous présente les principales données.
- Nous prévoyons une croissance annualisée du PIB réel d’environ 0,5 % au quatrième trimestre de 2023, soit un peu moins que la dernière projection de la Banque du Canada (BdC), à 0,8 %.
Implications
Ceux et celles qui espéraient un début de reprise des ventes de propriétés le mois dernier accueilleront avec enthousiasme certaines des données publiées aujourd’hui. Les chiffres pour Toronto Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. publiés plus tôt ce mois-ci suggéraient que le marché pourrait avoir franchi un cap en décembre 2023 alors que les taux d’intérêt étaient en baisse. Une très forte augmentation mensuelle des ventes dans la plus grande ville du Canada et une deuxième hausse consécutive dans certaines localités voisines semblent corroborer cette hypothèse pour le sud de l’Ontario. Le dispendieux marché de Vancouver, qui avait connu des baisses particulièrement marquées après la reprise du resserrement monétaire de la BdC en juin 2023, a également enregistré de solides gains.
Cependant, l’activité immobilière reste faible dans une grande partie du pays, les propriétaires et les acheteurs potentiels étant confrontés aux effets des hausses de taux successives. Même après le rebond de décembre, les ventes de propriétés à l’échelle nationale avaient encore perdu près de 30 % des gains enregistrés entre janvier (moment où la banque centrale avait interrompu pour la première fois le resserrement) et juin. En outre, les ventes ont terminé la dernière année à un niveau inférieur à celui de 2019 partout – sauf en Alberta (graphique 1), où les conditions économiques sont parmi les plus favorables au pays Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. et où les jeunes Canadiens et Canadiennes affluent en provenance d’autres provinces Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre.. À l’avenir, l’affaiblissement du marché du travail se traduira par un ralentissement de la demande de logements et, par extension, une certaine pression à la baisse sur les prix de l’immobilier Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre..
Du côté de l’offre, la situation sur le marché continue de suggérer une pression à la hausse limitée sur les prix des propriétés au cours des prochains mois. Nous pensons qu’une troisième baisse consécutive des nouvelles inscriptions en décembre reflète principalement l’environnement de faiblesse des prix et des ventes ces derniers mois. Cette tendance pourrait s’inverser si des taux d’intérêt plus faibles venaient stimuler les ventes plus tard cette année, ce qui pourrait limiter la croissance des prix. Ainsi, malgré les résultats de décembre 2023, les nouvelles inscriptions ont terminé l’année 2023 en nette hausse par rapport à l’année précédente, ce qui a contribué à faire pencher les conditions du marché un peu plus en faveur des acheteurs (graphique 2). L’augmentation forte et constante observée dans les mois qui ont suivi la deuxième série de hausses des taux d’intérêt suggère que de nombreux particuliers ayant acheté un logement dans un contexte de taux d’intérêt plus bas sont maintenant confrontés à des coûts d’emprunt beaucoup plus importants. À l’instar des nouvelles inscriptions, les stocks ont diminué à la fin de 2023, mais sont restés élevés par rapport à la majeure partie de l’année dernière. Le nombre de mois d’affichage des propriétés en Ontario est demeuré près des niveaux les plus hauts observés depuis le début des années 2010.
En fin de compte, les données d’aujourd’hui ne modifient pas notre prévision selon laquelle la BdC en a fini avec les hausses du taux directeur Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. et qu’elle commencera à le réduire d’ici le milieu de l’année. Il ne fait aucun doute que la banque centrale surveillera le marché de l’immobilier au fur et à mesure que les taux baisseront. Mais un mois de solides gains ne constitue pas une tendance. Pour l’instant, la BdC devrait donc accorder plus d’importance au ralentissement observé au cours des derniers mois, ainsi qu’aux preuves de plus en plus nombreuses que l’économie canadienne s’affaiblit dans un contexte de forte augmentation des coûts d’emprunt.
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