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Nouvelles économiques

Canada : pour Noël, tous les propriétaires veulent des baisses de taux d’intérêt

14 décembre 2023
Marc Desormeaux
Économiste principal

Faits Saillants

  • Les ventes de propriétés existantes au Canada ont chuté de 0,9 % en novembre 2023, soit la cinquième baisse mensuelle consécutive. Le tableau 1 ci-dessous présente les principales données.
  • Nous prévoyons toujours une croissance annualisée du PIB réel de l’ordre de 0 % à 0,5 % au T4 2023, ce qui est légèrement en deçà des plus récentes projections de la Banque du Canada (BdC), à 0,8 %.

Implications

Le marché de l’habitation continue de se replier partout au Canada. Les propriétaires et les acheteurs potentiels ressentent de plus en plus les effets des hausses de taux accumulées. Les ventes nationales ont maintenant perdu plus de 80 % des gains observés entre janvier, date à laquelle la BdC a d’abord interrompu son cycle de resserrement, et juin, lorsque les hausses de taux ont repris. Même si la réduction a été moins importante que celle du mois précédent, elle a de nouveau été généralisée en novembre. Toronto et quelques grands centres ontariens ont connu de petites avancées au cours du mois dernier. Toutefois, la dégringolade de la Ville Reine depuis cet été est l’une des plus prononcées de toutes les villes, avec Vancouver, marché aussi dispendieux (graphique 1). 

Une deuxième baisse mensuelle consécutive des inscriptions n’est que normale dans un contexte de faiblesse des prix et des ventes, les vendeurs potentiels préférant attendre que des conditions plus favorables se présentent. Toutefois, les nouvelles inscriptions ont grimpé chaque mois d’avril à septembre, de sorte qu’elles étaient maintenant près de 30 % supérieures le mois dernier aux chiffres recueillis en mars. Ces gains, et leur étendue dans les marchés régionaux, laissent croire que de nombreux propriétaires ayant acheté une maison à des taux plus bas ont maintenant du mal à assumer des coûts d’emprunt nettement plus élevés. Par conséquent, le jeu de l’offre et de la demande favorise toujours les acheteurs à Toronto et à Vancouver, bien que le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions de la capitale ontarienne ait légèrement augmenté en novembre. Toutefois, tous les grands marchés semblent peu à peu privilégier les acheteurs éventuels. Ces résultats sont conformes à notre opinion selon laquelle les prix des propriétés continueront de baisser partout au Canada au premier trimestre de l’année prochaine Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre..

L’augmentation généralisée des stocks est également remarquable, bien que des disparités régionales importantes existent également. Toutes les grandes provinces ont connu des hausses au cours des derniers mois (graphique 2). Cela suggère aussi que les conditions seront moins favorables au maintien des prix actuels des propriétés au cours des prochains mois, étant donné que l’équilibre sur le marché est beaucoup moins tendu que pendant la pandémie. Malgré quelques récents assouplissements, les stocks en Alberta sont bien inférieurs à ce qu’ils étaient dans la période allant de la dernière correction prépandémique des prix des matières premières à la COVID-19. Les stocks au Québec sont aussi inférieurs aux normes historiques. En revanche, en Ontario, l’offre a atteint l’un de ses niveaux les plus élevés depuis le début des années 2010.

Somme toute, les résultats plus modérés du mois dernier et les perspectives peu favorables pour le marché de l’habitation canadien devraient inciter la BdC à garder le cap sur sa politique monétaire. Il est clair que le marché de l’habitation et que l’économie canadienne faiblissent sous le poids des taux d’intérêt élevés, et des progrès importants ont été réalisés en matière de réduction de l’inflation. Nous pensons que la BdC en a fini avec les hausses de taux Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. et qu’elle commencera même à les réduire d’ici le milieu de l’année prochaine.