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Nouvelles économiques

Canada : l’inflation à 2 % en août permet de croire à une baisse de taux de 50 points de base en octobre

17 septembre 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits saillants

  • L’IPC global a augmenté de 2,0 % par rapport à août 2023. Il est en baisse de cinq dixièmes de point par rapport à juillet et légèrement sous les attentes du consensus (2,1 %), mais correspond à nos propres prévisions. Par rapport au mois dernier, les prix ont diminué de 0,2 %. Si l’on tient compte des effets saisonniers, ils ont cependant augmenté de 0,1 %. Le tableau 1 résume les principales données. 

Implications

Même s’il est encore trop tôt pour que la BdC, qui conserve un biais prudent, crie victoire dans sa lutte contre l’inflation, elle a malgré tout sûrement eu de quoi se réjouir aujourd’hui. À un peu moins de 2 % par rapport à l’année précédente, l’inflation globale est maintenant à son plus bas niveau depuis le début de 2021. La baisse des prix de l’énergie (-4,7 % en variation annuelle), particulièrement des prix de l’essence à la pompe (-5,1 % en variation annuelle), a largement contribué à réduire la progression des prix globaux. Et même si le prix des aliments a connu en août une hausse d’une année à l’autre équivalente à celle de juillet (2,7 %), l’inflation totale mesurée par l’IPC excluant les aliments et l’énergie a progressé de 2,4 %, soit son rythme le plus lent depuis juin 2021. Le logement est demeuré le principal contributeur au maintien de la hausse des prix (5,3 %), même si son rythme de croissance s’est modéré pour un cinquième mois consécutif en août (graphique 1). Ce ralentissement est principalement attribuable à la baisse des prix des services publics (-2,2 %). Cela dit, l’augmentation du coût du logement en propriété (5,5 %) a aussi ralenti au cours du mois, alors que le prix du logement en location a repris de la vigueur (8,6 %, en hausse par rapport à 8,3 % en juillet). Les prix de l’ameublement et des dépenses courantes (-0,8 %) ont également fait baisser l’inflation globale, tout comme les vêtements et les chaussures (-4,4 %). 

En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les bonnes nouvelles affluent. Les mesures privilégiées par la BdC pour évaluer la croissance des prix de base d’une année à l’autre, soit la médiane de l’IPC et la moyenne tronquée, ont ralenti de quelques dixièmes de point par rapport à juillet (moyenne de 2,4 % en variation annuelle). Elles sont ainsi restées sous la barre des 3 % pour un sixième mois consécutif. En variation annualisée sur trois mois, ces mesures ont fléchi pour un deuxième mois de suite, redescendant à 2,4 % après avoir été à leur plus haut point en cinq mois à 2,9 % en juin (graphique 2). Par ailleurs, l’inflation totale mesurée par l’IPC excluant l’alimentation et l’énergie, une référence plus universelle, a fortement ralenti en août, passant à 1,9 % sur une base trimestrielle annualisée, soit son rythme le plus lent depuis mars. Enfin, l’ancienne mesure privilégiée de l’inflation fondamentale de la BdC, l’IPCX (qui exclut les huit composantes les plus volatiles et les impôts indirects), a plongé à 1,3 % en variation annualisée sur trois mois après s’être tenue un peu au-dessus de 2 % au cours des trois mois précédents. 

En définitive, il y avait beaucoup d’éléments positifs dans le rapport sur l’inflation du mois d’août. Avec la baisse marquée de l’inflation globale directement sur la cible de 2 % de la BdC, il semblerait que son objectif de retour à une inflation faible et stable soit à portée de main. En effet, la hausse graduelle du taux de chômage et le ralentissement de la croissance économique par rapport aux dernières prévisions de la Banque (2,8 % en termes annualisés au T3, tandis que nous anticipions seulement 1 %) permettent de présumer que les taux d’intérêt élevés contribuent à freiner l’économie. Peut-être trop, en fait. Par conséquent, nous croyons que la BdC est susceptible de réduire le taux directeur de 50 points lors de son annonce d’octobre. Par la suite, elle devrait revenir à son rythme graduel de baisses de taux de 25 points de base tout en se donnant la possibilité d’en accélérer la cadence si la conjoncture économique le justifie. 

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.