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Nouvelles économiques

Canada : de bonnes nouvelles pour l’inflation, la BdC devrait opter pour le statu quo la semaine prochaine

17 octobre 2023
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits Saillants

  • L’indice des prix à la consommation (IPC) a ralenti à 3,8 % sur un an en septembre, un résultat inférieur aux attentes des économistes (4,0 %). Parallèlement, la croissance mensuelle des prix a progressé de 0,2 % (désaisonnalisée), un rythme nettement moindre que celui de 0,6 % enregistré en août. Le tableau 1 résume les principales données. 

Implications

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La journée commence bien lorsque les chiffres d’inflation de l’IPC sont inférieurs aux prévisions des économistes. Si les prix de l’énergie et des aliments ont contribué au ralentissement de l’inflation, la véritable action s’est déroulée du côté des prix de base. En effet, l’IPC total excluant les aliments et l’énergie a progressé de 0,1 % sur une base désaisonnalisée, le rythme le plus lent observé depuis juin. D’une année à l’autre, l’augmentation de l’IPC de base a été de 3,2 %, soit la hausse la plus modeste depuis novembre 2021. La baisse des prix des meubles et des appareils électroménagers par rapport à l’an dernier, qui s’explique par le refroidissement du marché de l’habitation, a certainement contribué à la situation. Le ralentissement de la croissance des prix des véhicules automobiles et des logements a également joué un rôle.

Lorsqu’on creuse un peu plus loin, les données de septembre semblent encore meilleures. Les mesures privilégiées de l’inflation fondamentale de la Banque du Canada (BdC), soit l’IPC médian et la moyenne tronquée, ont progressé à un rythme annualisé de 3,8 % et de 3,7 %, respectivement. En variation annualisée sur trois mois, l’IPC médian a perdu 0,9 point de pourcentage pour s’établir à 3,5 %. C’est le résultat le plus faible depuis décembre 2021. La moyenne tronquée suit de près à 3,8 %, tandis que la mesure traditionnelle de l’inflation de l’IPC total excluant les aliments et l’énergie s’est maintenue à 3,3 %. En revanche, la plus récente mesure de l’inflation fondamentale de la BdC, soit les services de base excluant le logement, a augmenté d’un point à 4,3 %, car elle n’a pas profité du ralentissement de l’inflation des biens et du logement.

L’accélération de l’inflation totale de l’IPC à 3,7 % sur un an au troisième trimestre (par rapport à 3,5 % au deuxième trimestre) contraste avec l’avance de 3,3 % évoquée par la BdC dans son Rapport sur la politique monétaire de juillet 2023. Cette situation s’explique en partie par l’augmentation des prix à la pompe en raison de la hausse inattendue des valeurs du pétrole brut, mais l’inflation de l’IPC de base, plus persistante que prévu, a aussi joué un rôle. En effet, l’inflation fondamentale demeure plus élevée que ne le souhaiterait la BdC, ce dont témoignent l’annonce sur les taux d’intérêt de septembre et les récents commentaires du gouverneur Macklem.

Bien que les données sur l’IPC de septembre soient certainement positives, les chiffres de l’inflation – en particulier ceux de l’inflation fondamentale – demeurent vigoureux et ne reflètent pas encore la récente faiblesse de la croissance du PIB réel. À -0,2 % en rythme annualisé, la croissance du PIB réel au deuxième trimestre a été nettement inférieure à la dernière prévision de la BdC, qui était de 1,5 %. Le troisième trimestre ne s’annonce pas vraiment meilleur (nous prévoyons une croissance de 0,3 %, comparativement à 1,5 % pour la BdC). Et selon nous, ce n’est que le début de la faiblesse économique au Canada (vous pouvez consulter nos plus récentes prévisions ici Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre.). La récente hausse des taux obligataires n’a fait que renforcer ce point de vue. Ainsi, nous pensons que la BdC maintiendra le statu quo à sa réunion la semaine prochaine, mais qu’elle adoptera un ton plus sévère en laissant planer la menace d’une nouvelle hausse du taux directeur si les données ne sont pas satisfaisantes.