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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : le ralentissement de l’inflation en octobre confirme qu’il n’y aura pas d’autres hausses de taux
Highlights
- L’indice des prix à la consommation (IPC) total a ralenti à 3,1 % en octobre par rapport à la même période l’an dernier, ce qui est conforme aux attentes. Pendant ce temps, les prix ont diminué de 0,1 % d’un mois à l’autre sur une base désaisonnalisée, ce qui est bien en deçà du rythme de 0,2 % observé en septembre. Le tableau 1 résume les principales données.
Implications
Comme une partie de la baisse actuelle de l’inflation totale résulte de la fin d’effets de base, soit un repli à la suite d’une augmentation mensuelle importante au même moment l’année précédente, l’amélioration par rapport à la variation annuelle de 3,8 % de septembre n’est pas vraiment surprenante. Mais une bonne partie des progrès d’octobre est également attribuable à une baisse des prix de l’essence (-7,8 %) et à une nouvelle décélération des prix des biens (à 1,6 %, contre 3,6 % en septembre). En revanche, les prix des services ont repris de la vigueur en octobre pour s’établir à 4,6 % (contre 3,9 % le mois précédent). Cette augmentation est surtout alimentée par une progression du coût des loyers et par la plus forte hausse annuelle des impôts fonciers depuis octobre 1992. Cela a contribué à faire augmenter légèrement l’IPC global excluant les aliments et l’énergie par rapport à l’an dernier. Pendant ce temps, la variation annuelle des prix excluant les aliments en épicerie, l’énergie et le logement a maintenu son rythme de 2,0 %. Cet indicateur reflète mieux les prix que la politique monétaire peut contrôler.
Examinées de plus près, les données d’octobre sur l’inflation sont encore plus encourageantes. Les mesures privilégiées de l’inflation fondamentale de la Banque du Canada (BdC), soit l’IPC médian et la moyenne tronquée, ont décéléré à 3,6 % et 3,5 %, respectivement. En variation annualisée sur trois mois, l’IPC médian a perdu 0,8 point de pourcentage pour s’établir à 2,7 %. C’est le résultat le plus faible depuis décembre 2021. La moyenne tronquée suit de près à 3,2 %, tandis que la mesure traditionnelle de l’inflation de l’IPC total excluant les aliments et l’énergie a ralenti à 3,3 % (graphique).
Même si les données sur l’inflation d’octobre ont sans doute de quoi réjouir la BdC, elles sont accompagnées d’une croissance du PIB réel qui devrait à peine être positive au troisième trimestre. C’est nettement inférieur à sa dernière prévision, publiée le mois dernier, qui était de 0,8 % à rythme annualisé. Ces données, combinées à une baisse du taux de postes vacants et à une hausse graduelle du taux de chômage, nous permettent de croire que la demande excédentaire se résorbe lentement. Cela devrait aider à ramener graduellement l’inflation sous-jacente vers la cible de la BdC, soit 2 %. Par conséquent, nous estimons que cette dernière ne touchera pas à ses taux d’intérêt directeurs pour le moment et qu’une première baisse de taux est probable d’ici le milieu de 2024. (Consultez l’analyse Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. récente de notre équipe de stratégie macroéconomique [en anglais seulement] pour plus d’information sur nos prévisions de taux.)
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