Choisir vos paramètres
Choisir votre langue
Nouvelles économiques

Canada : la diminution de l’inflation en avril prépare le terrain pour une baisse des taux en juin

21 mai 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits saillants

  • L’indice total des prix à la consommation (IPC) a progressé de 2,7 % sur un an en avril, ce qui correspond aux attentes des économistes. Par rapport au mois dernier, les prix ont augmenté de 0,5 %, mais de 0,2 % seulement lorsque l’on tient compte des effets saisonniers. Le tableau 1 résume les principales données. 

Implications

Un autre mois, un autre indicateur de l’inflation mesurée par l’IPC égal ou inférieur aux prévisions des économistes. Depuis quatre mois consécutifs, l’inflation totale se situe dans la fourchette cible de 1 % à 3 % établie par la Banque du Canada (BdC). C’est la première fois depuis la déflation de la fin de 2020 et du début de 2021. L’essoufflement de la croissance annuelle des prix des aliments achetés en magasin (1,4 %), des dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage (-2,1 %) et des vêtements et chaussures (-2,6 %) y est pour quelque chose. En effet, même Statistique Canada, qui joue habituellement de prudence, a qualifié la publication de « ralentissement généralisé de l'IPC total ».

Malgré cette bonne nouvelle, la croissance des prix du logement (6,4 % par rapport à l’année précédente) continue de stimuler l’inflation totale mesurée par l’IPC (graphique 1). Si l’on exclut le logement, l’inflation s’est établie à seulement 1,2 %. Cette mesure a été sous la cible de 2 % de la BdC pour la plus grande partie des sept derniers mois. Les coûts élevés et croissants du logement, combinés à la récente hausse du prix de l’essence (6,1 %) découlant de l’augmentation des prix du pétrole brut, continuent d’exercer une pression sur la situation financière des ménages canadiens. 

En ce qui concerne les mesures privilégiées de l’inflation sous-jacente, soit l’IPC médian et la moyenne tronquée, elles ont encore fléchi en avril et sont maintenant toutes deux sous les 3 %. Cependant, sur une base annualisée de 3 mois, elles ont réaccéléré en moyenne de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 1,5 % et 1,8 % respectivement (graphique 2). Si l’on examine plutôt l’inflation mesurée par l’IPC total excluant les aliments et l’énergie, plus fréquemment utilisée, l’inflation annualisée sur 3 mois a augmenté de 0,3 point de pourcentage en avril, passant à 1,9 %. Enfin, la croissance de l’IPCX (l’IPC excluant les 8 composantes les plus volatiles et les impôts indirects), l’ancienne mesure de l’inflation de base de choix de la BdC, est demeurée inchangée à 0,5 % lorsque calculée de la même façon. Elle est sous la barre des 2 % pour un quatrième mois consécutif. Même si l’accalmie de l’élan désinflationniste à court terme observée récemment a de quoi faire sourciller, le fait que ces mesures soient inférieures à la cible de 2 % de la Banque indique que la croissance des prix va dans la bonne direction. 

La variation annuelle de 2,7 % de l’inflation totale en avril est nettement inférieure aux prévisions de la BdC pour le T2 dans son Rapport sur la politique monétaire d’avril 2024, qui étaient de 2,9 %. La plupart des mesures de l’inflation sous-jacente sont maintenant elles aussi bien en deçà de 3 %. Parallèlement, la croissance du PIB réel se situe sous les plus récentes prévisions de la Banque pour le début de 2024 (pour plus d’information, consultez nos dernières Prévisions économiques et financières Lien externe au site.). Par habitant, l’activité économique semble encore pire. Ensemble, ces indicateurs économiques viennent appuyer notre opinion concernant les baisses de taux, qui devraient débuter dès juin prochain.  Lien externe au site.). Par habitant, l’activité économique semble encore pire. Ensemble, ces indicateurs économiques viennent appuyer notre opinion concernant les baisses de taux, qui devraient débuter dès juin prochain. 

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.