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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : l’inflation s’accélère en mai
Faits saillants
- L’IPC global a augmenté de 2,9 % sur un an en mai, un résultat bien au-dessus des attentes des économistes (2,6 %). Par rapport au mois dernier, les prix ont augmenté de 0,6 %, mais de 0,3 % seulement lorsque l’on tient compte des effets saisonniers. Le tableau 1 résume les principales données.
Implications
L’inflation mesurée par l’IPC a surpassé les attentes des économistes en mai, ce qui va à l’encontre de la tendance observée au cours des mois précédents. Une réaccélération de l’inflation au sein des services explique en grande partie ce résultat. Les prix des voyages, du transport aérien et de l’épicerie se sont accélérés tant sur une base mensuelle qu’annuelle. Par ailleurs, le coût des services cellulaires a encore fléchi en mai par rapport au même mois l’an dernier, mais beaucoup moins qu’en avril, en raison d’une deuxième augmentation mensuelle consécutive.
Sur une note plus positive, la croissance des prix du logement est demeurée inchangée en mai (6,4 % sur un an), même si elle continue d’être le principal moteur de l’inflation totale (graphique 1). Ce résultat est attribuable à une baisse de l’inflation des logements en propriété (6,2 %), qui a contrebalancé une nouvelle accélération mensuelle des coûts des logements en location (8,6 %). L’inflation excluant le logement a augmenté de 1,5 % comparativement à 1,2 % en avril, mais elle a été inférieure à la cible de 2 % de la Banque du Canada (BdC) pendant la plus grande partie des huit derniers mois. La baisse des prix de l’essence au cours du mois a également été bénéfique pour les ménages canadiens.
En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les mesures privilégiées par la BdC, soit la médiane et la moyenne tronquée, se sont accélérées en mai, mais elles sont demeurées sous les 3 % par année pour un deuxième mois consécutif. Sur une base annualisée de trois mois, ces mesures ont dépassé 2 % pour la première fois depuis février, s’établissant à 2,5 % en moyenne (graphique 2). Du côté de l’inflation excluant les aliments et l’énergie, la variation annualisée sur trois mois a augmenté d’un point de pourcentage complet pour s’établir à 3,2 % en mai. C’est la première fois que cet indicateur franchit la barre des 3 % depuis la fin 2023. Enfin, l’ancienne mesure privilégiée de l’inflation fondamentale de la BdC, l’IPCX (IPC excluant les 8 composantes les plus volatiles et les taxes indirectes), a avancé de 1,3 point de pourcentage lorsque calculée de la même façon, atteignant 2 % pour la première fois depuis la fin de l’année dernière.
Malgré ce regain imprévu de l’inflation totale en mai, celle-ci est demeurée dans la fourchette cible de 1 % à 3 % de la BdC pour cinq mois consécutifs – une première depuis les jours désinflationnistes du début de la pandémie. À 2,8 %, la variation annuelle moyenne de l’IPC global en avril et en mai est inférieure à la prévision de la BdC pour le deuxième trimestre, qui était de 2,9 % dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril 2024. La plupart des mesures de l’inflation sous-jacente demeurent inférieures à 3 %, et ce, depuis quelques mois. Parallèlement, la prévision de croissance du PIB réel correspond à peu près aux plus récentes estimations de la BdC (pour plus d’information, consultez nos dernières Prévisions économiques et financières Lien externe au site.). L’activité économique semble pire lorsque mesurée sur une base par habitant. Tout cela mis ensemble, nous continuons de prévoir une baisse du taux directeur à la prochaine réunion de la BdC en juillet. Cependant, à la lumière des données sur l’inflation en mai, les prochains chiffres sur l’emploi et l’inflation revêtiront une importance accrue.
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