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Nouvelles économiques

Canada : les dernières données de 2023 sur l’inflation ne sont pas incroyables

16 janvier 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits Saillants

  • L’IPC global a augmenté de 3,4 % en décembre par rapport au même mois l’an dernier, ce qui correspond à nos prévisions et au consensus des économistes. En parallèle, la croissance mensuelle désaisonnalisée des prix a augmenté de 0,3 % par rapport au mois précédent, conformément à la poussée de novembre. Le tableau 1 résume les principales données.

Implications

Il est toujours agréable de voir les données sur l'inflation être conformes à nos prévisions. Les bonnes nouvelles s’arrêtent toutefois là. Le rajustement mensuel désaisonnalisé ne cadre pas avec l’objectif d’inflation de 2 % de la Banque du Canada (BdC), et les détails devraient faire réfléchir les gens voulant une baisse rapide des taux d’intérêt.

Le logement a poursuivi sa contribution démesurée à l’inflation globale (graphique 1). Avec une variation annuelle de 6,0 %, la progression de cette composante s’est accélérée en novembre, surtout en raison de la hausse des loyers. L’alimentation a aussi joué un rôle important dans le résultat de décembre et pourrait susciter des inquiétudes chez les ménages, compte tenu de sa force au cours du mois. Le transport a aussi eu son mot à dire, le prix de l’essence ayant contribué à la hausse par rapport à l’année précédente même s’il a chuté au cours du mois. Le prix du transport aérien a également grimpé au rythme mensuel le plus rapide depuis que la fin du confinement lui a fait fracasser un record en avril 2021. Le prix d’achat des voitures de tourisme a aussi progressé. Toutefois, certaines faiblesses ont été observées, notamment en ce qui a trait aux prix liés plus étroitement aux dépenses discrétionnaires, comme les loisirs et les activités domestiques (p. ex., services cellulaires).

En creusant les données, on découvre que les indicateurs de l’inflation sous-jacente ont généralement évolué dans la mauvaise direction en décembre. Ainsi, les mesures privilégiées de l'inflation fondamentale de la BdC, à savoir l’IPC médian et la moyenne tronquée, ont légèrement augmenté en décembre par rapport à la même période l’an passé. Cependant, prises sur une base trimestrielle annualisée, ces mesures ont connu une hausse moyenne de 0,7 point de pourcentage, pour atteindre 3,5 % et 3,8 % respectivement (graphique 2). À l’inverse, la mesure traditionnelle de l’inflation de l’IPC total excluant les aliments et l’énergie s’est maintenue à 3,8 %.

Les données sur l’inflation de décembre démontrent que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Une hausse de la plupart des indicateurs, et en particulier de l’IPC médian et de la moyenne tronquée, n’est probablement pas ce que la BdC espérait. Toutefois, avec une moyenne de 3,2 % au quatrième trimestre, l’inflation totale est légèrement inférieure à sa prévision (3,3 %). De plus, selon notre scénario, la croissance du PIB réel au quatrième trimestre correspond à peu près à la moitié du rythme anticipé par la BdC dans ses plus récentes prévisions. Les enquêtes auprès des consommateurs et des marchands publiées hier par cette dernière révèlent également une baisse des attentes envers l’économie et l’inflation. En résumé, les signes d’avancement sont suffisants pour ne pas modifier notre prévision d’une réduction des taux à compter de la mi-2024. Nous la réévaluerons à la suite de l’annonce des taux de la semaine prochaine.