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Nouvelles économiques

Canada : inflation de moins de 2 % en septembre indiquant une baisse du taux de 50 points de base en octobre

15 octobre 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits saillants

  • L’IPC global a augmenté de 1,6 % par rapport à septembre 2023. Il est en baisse de quatre dixièmes de point par rapport à août et sous les attentes des économistes (1,8 %), tout en étant relativement proche de nos prévisions. Par rapport au mois dernier, les prix ont diminué de 0,4 %. Si l’on tient compte des effets saisonniers, ils sont demeurés pratiquement inchangés. Le tableau 1 résume les principales données. 

Implications

C’est officiel. L’inflation a non seulement atteint la cible de 2 % de la Banque du Canada, mais elle l’a dépassée. Cette baisse est en partie attribuable aux prix des biens, dont la variation annuelle a reculé pour un deuxième mois consécutif (-1,0 %) (graphique 1). La baisse du prix de l’essence explique en bonne partie la déflation du prix des biens (-10,7 %), alors que la variation des prix des aliments a augmenté d’un dixième de point en septembre pour atteindre 2,8 %. Excluant les aliments et l’énergie, la hausse des prix des biens sur une base annuelle est tout juste en territoire négatif depuis juin. Parallèlement, l’inflation sur les services a également ralenti, mais persiste à 4,0 %.


Cela dit, l’inflation liée au logement excluant l’énergie demeure de loin le plus important facteur contributif à l’inflation globale (graphique 2). Bien que la hausse du coût des logements loués ait été le principal élément derrière l’accélération de l’inflation, elle est retombée à un taux toujours élevé de 8,0 % en septembre par rapport à l’année dernière. Nous nous attendons à ce que le ralentissement de cette composante se poursuive au cours des prochains mois, car le rythme de croissance des loyers demandés a considérablement ralenti au cours des derniers mois. Par ailleurs, l’inflation plus importante du coût des logements détenus a ralenti pour s’établir à 5,1 % au cours du mois, la plus faible augmentation en variation annuelle depuis août 2023 et octobre 2021. 


En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les mesures privilégiées par la Banque du Canada (BdC) pour évaluer la croissance des prix de base d’une année à l’autre, soit la médiane de l’IPC et la moyenne tronquée, sont demeurées essentiellement inchangées depuis août (moyenne de 2,4 % en variation annuelle), restant sous la barre des 3 % pour un sixième mois consécutif (graphique 3). Il en va de même pour l’IPC total excluant les aliments et l’énergie du mois de septembre (2,4 %). Toutefois, l’ancienne mesure privilégiée de l’inflation fondamentale de la BdC, l’IPCX (qui exclut les huit composantes les plus volatiles et les impôts indirects), a augmenté d’un dixième de point pour s’établir à 1,6 %. Fait important à noter, les moyennes mobiles de ces données désaisonnalisées ont encore ralenti en septembre, ce qui laisse entendre que la tendance de l’inflation sera perçue d’un bon œil par la Banque du Canada.


Peu importe la mesure considérée, l’inflation continue de diminuer au Canada. Cette situation est en grande partie liée à des forces plus générales sur les prix des biens à l’échelle mondiale, mais la hausse des taux d’intérêt pèse aussi sur la demande intérieure de biens et services. Les récentes enquêtes de la Banque du Canada auprès des entreprises et des consommateurs le démontrent. Bien que les données sur l’emploi de septembre aient généré des analyses mitigées sur l’état du marché du travail canadien, la croissance du PIB réel continue d’être nettement inférieure aux dernières prévisions de la Banque (environ 1,2 % annualisée contre 2,8 %, respectivement) et le taux de chômage demeure élevé. Cela indique une faiblesse persistante de l’économie. Par conséquent, nous croyons que la BdC est susceptible de réduire le taux directeur de 50 points lors de son annonce d’octobre. Par la suite, elle devrait revenir à son rythme graduel de baisses de taux de 25 points de base tout en se donnant la possibilité d’en accélérer la cadence si le ralentissement de l’économie s’accentue. 

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.