- Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : l’inflation globale est plus faible en novembre, mais les pressions sous-jacentes sur les prix perdurent
Faits saillants
- L’IPC global a augmenté de 1,9 % en variation annuelle en novembre. C’est une baisse d’un dixième de point par rapport à octobre et un résultat inférieur aux attentes des économistes (2,0 %). Nous avions prévu un ralentissement de l’inflation totale mesurée par l’IPC à 1,8 % au cours du mois. Les prix sont restés stables d’un mois à l’autre, après une hausse de 0,4 % en octobre, mais ont légèrement augmenté (0,1 %) après la correction des effets saisonniers. Le tableau 1 résume les principales données.
Implications
Le mois de novembre a apporté d’autres bonnes nouvelles concernant l’inflation au Canada. L’inflation des prix des biens a de nouveau joué un rôle important, car le Vendredi fou et les offres spéciales qui y sont liées, généralement proposées au mois de novembre, ont ralenti la croissance globale des prix. Sur une base mensuelle, la baisse des prix des meubles (-2,1 % en variation mensuelle) ainsi que des vêtements pour femmes (-0,8 %) et pour enfants (-4,9 %) a donné un coup de pouce. Par conséquent, les prix des vêtements et des chaussures ont connu une diminution mensuelle notable (-0,8 %), tout comme l’ameublement et les dépenses courantes (-0,9 %), qui ont été tirés plus bas encore par un recul marqué du coût des services cellulaires (-6,1 %). De plus, certaines catégories de prix pourraient fléchir davantage avec l’entrée en vigueur du congé de TPS offert par gouvernement fédéral Lien externe au site.. Par conséquent, le coût des biens excluant l’énergie a baissé de 0,6 % comparativement à la même période en 2023. Par ailleurs, les prix des biens ont été globalement stables en novembre (graphique 1) en raison de l’inflation toujours vigoureuse des prix des aliments (2,8 %) et de la réduction de l’effet négatif des prix de l’essence (-0,5 %), qui n’ont pas bougé en variation mensuelle.
L’inflation des services a perduré, bien qu’elle ait enregistré sa plus faible avance annuelle depuis janvier 2022, à 3,5 %. Elle est alimentée par la croissance soutenue du coût du logement. L’inflation liée au logement (4,6 %) demeure de loin le plus important facteur contributif à l’inflation globale (graphique 2). La croissance du coût des logements en location s’est de nouveau accélérée en novembre (7,7 %), bien que nos recherches Lien externe au site. suggèrent qu’elle devrait ralentir progressivement à l’avenir. Par ailleurs, l’inflation plus importante du coût des logements en propriété s’est adoucie pour s’établir à 4,6 % au cours du mois, soit la plus faible augmentation en variation annuelle depuis mai 2021.
En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les mesures privilégiées par la Banque du Canada (BdC) pour évaluer la croissance des prix de base d’une année à l’autre, soit la médiane de l’IPC et la moyenne tronquée, sont demeurées inchangées en novembre (moyenne de 2,7 % en variation annuelle), restant sous la barre des 3 % pour un septième mois consécutif. Cependant, la moyenne mobile annualisée sur trois mois de ces séries désaisonnalisées a considérablement augmenté au cours du mois, dépassant les 3 % pour la première fois depuis janvier de cette année (graphique 3). L’augmentation de ces mesures reflète en partie l’inclusion des coûts des intérêts hypothécaires dans le calcul en novembre. Cette catégorie en était auparavant exclue. Étant donné que l’inflation des coûts des intérêts hypothécaires a décéléré et continuera probablement de le faire maintenant que la BdC a effectué un certain nombre de réductions de taux, cette dernière pourrait vouloir faire fi de cette contribution dans ses mesures de prédilection. On pourrait en déduire que la BdC n’a pas de raison de s’inquiéter, mais le taux trimestriel annualisé des services de base excluant le logement est lui aussi demeuré élevé en novembre, à 3,3 %.
Même si la décélération de l’inflation globale mesurée par l’IPC est positive en novembre, la vigueur sous-jacente de l’inflation de base doit être surveillée étroitement. Par conséquent, l’orientation de la BdC, qui vise des baisses de taux plus graduelles en 2025, reste la même. Ainsi, nous prévoyons toujours que la prochaine baisse de taux en janvier sera plus modeste, à savoir 25 points de base, et que les réductions subséquentes devraient être du même ordre.
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