- Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne, Marc Desormeaux, économiste principal et Farjad Khan, stagiaire en économie
Catastrophe annoncée ou campagne de peur? Déboulonner les mythes sur les finances publiques du Canada
Au sortir de la saison budgétaire de 2023, les opinions sur les dépenses, les impôts et les emprunts des gouvernements au Canada ont fusé de partout. Plusieurs voix ont même prédit ni plus ni moins qu’un effondrement financier imminent du pays à la feuille d’érable. Mais cette opinion selon laquelle les finances publiques du Canada sont une catastrophe annoncée est-elle fondée? Ou s’agit-il plutôt d’une campagne de peur qui fait fi des données?
Dans ce billet, nous explorons plusieurs mythes au sujet des finances publiques au Canada, en expliquant en quoi certains sont infondés et en quoi certains autres contiennent une part de vérité.
Mythe no 1 : La dette publique du Canada est beaucoup plus élevée que celle des autres économies avancées. Cela est catégoriquement faux. Le Canada a la dette publique nette la plus faible des pays du G7 et arrive en milieu de peloton en ce qui concerne la dette brute.
Mythe no 2 : La dette publique nette semble bonne, mais uniquement en raison des actifs des régimes de retraite publics. Ce n’est pas le cas. Le ratio de la dette nette au PIB du gouvernement fédéral demeure l’un des plus faibles du G7, même lorsqu’on ne tient pas compte des fonds de sécurité sociale.
Mythe no 3 : La situation financière des gouvernements au Canada est semblable à celle des années 1980 et 1990. Pas autant que cela. Les ratios de la dette au PIB et des intérêts au revenu des gouvernements sont inférieurs à ceux des années 1990. Et compte tenu des taux d’intérêt et de la croissance économique très différents d’à l’époque, cela ne semble pas près de changer.
Mythe no 4 : La dette du gouvernement du Canada est sur une trajectoire insoutenable. Pas pour le moment, mais il y a des risques. Le gouvernement du Canada et le directeur parlementaire du budget ont déterminé que les finances fédérales sont viables. Mais cela suppose que tout se déroulera comme prévu et qu’il n’y aura aucune nouvelle dépense importante. Il existe donc des risques baissiers.
Mythe no 5 : Si l’on inclut les provinces, la dette publique du Canada semble pire encore. Non, pas vraiment. Les provinces canadiennes sont plus endettées que les gouvernements infranationaux d’autres pays du G7, mais cette situation reflète en partie le rôle unique qu’elles jouent dans la fédération. Les surprises positives de la saison budgétaire 2023 amélioreront même les perspectives de durabilité pour certaines d’entre elles.
Mythe no 6 : Les gouvernements au Canada enregistrent des déficits massifs. Faux, encore une fois. Si l’on considère l’ensemble des paliers de gouvernement, le Canada affiche des déficits budgétaires et structurels parmi les plus faibles du G7. Au fédéral, les déficits budgétaires corrigés des variations conjoncturelles demeurent semblables à leurs niveaux historiques.
Mythe no 7 : Les nouvelles dépenses des budgets de 2023 sont toutes inflationnistes. Certaines le sont, mais assurément pas toutes. Au fédéral, la plupart des nouvelles dépenses annoncées dans le budget de 2023 ne sont pas particulièrement inflationnistes. Les mesures provinciales de soutien au coût de la vie pourraient l’être davantage.
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