- Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège • Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne • Benoit P. Durocher, directeur et économiste principal • Tiago Figueiredo, stratège macro • Marc-Antoine Dumont, économiste senior
Quels seraient les effets d’une victoire de Trump sur l’économie canadienne?
À l’approche de l’élection présidentielle aux États−Unis, nous avons analysé les politiques des candidats et évalué leur incidence potentielle sur l’économie canadienne en fonction de différents résultats possibles.
Nous avons supposé une victoire du duo Harris−Walz ainsi qu’un Congrès divisé. C’est le scénario de base que nous avons utilisé dans nos Prévisions économiques et financières de septembre 2024. Nous avons également présumé qu’un balayage démocrate n’entraînerait pas de changement politique majeur. Nous n’avons donc pas exploré ce scénario en profondeur pour ce rapport.
À l’inverse, un balayage républicain pourrait entraîner une baisse des PIB réels mondial et américain sur l’horizon des prévisions. Cette situation, combinée à l’augmentation des droits de douane sur les importations américaines, ferait diminuer la demande pour les exportations canadiennes de produits non énergétiques. Cela dit, la nature profondément intégrée des chaînes d’approvisionnement nord‑américaines nous donne espoir que des exceptions pourraient être négociées.
L’énergie est l’une des matières premières qui pourrait échapper aux hausses des droits de douane. Mais l’accélération de la production de pétrole attendue sous une administration Trump se traduirait probablement par un recul des prix, ce qui réduirait les profits des entreprises et les revenus des ménages canadiens dans l’ensemble.
Si un balayage républicain créerait un environnement économique externe néfaste pour l’économie canadienne, les effets sur les marchés financiers pourraient être tout autres. La diminution de l’impôt des sociétés et la déréglementation au sud de la frontière pourraient stimuler la valeur des actions aux États−Unis et à l’étranger – y compris au Canada. La faible croissance chez nous pèserait sur l’inflation, ce qui pourrait inciter la Banque du Canada à réduire son taux directeur davantage et plus rapidement. Un écart accru entre les taux d’intérêt américains et canadiens affaiblirait encore plus le dollar canadien. Tous ces facteurs auraient pour effet d’atténuer partiellement l’incidence négative de la faiblesse des échanges commerciaux.
Tout compte fait, le PIB réel du Canada pourrait être inférieur de 1,7 % d’ici la fin de 2028 en cas de balayage républicain par rapport au scénario de base Harris‑Walz. Même si une récession pourrait être évitée de justesse, elle ne peut être totalement écartée. Dans cette optique, les entreprises et les décideurs auraient avantage à espérer le meilleur, mais à se préparer au pire.
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