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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : l’inflation accepte d’être la valentine de la Banque du Canada en février
Faits saillants
- L’IPC global a augmenté de 2,8 % par rapport à février de l’année dernière, ce qui est nettement inférieur aux prévisions consensuelles des économistes (3,1 %) pour un deuxième mois consécutif. En parallèle, les prix ont progressé de 0,1 % par rapport au mois précédent sur une base désaisonnalisée, ce qui a effacé la baisse de janvier. Le tableau 1 résume les principales données.
Implications
Les bonnes nouvelles s’accumulent pour le Canada en 2024 pour ce qui est de l’inflation, avec une deuxième baisse mensuelle consécutive en février. Avec une variation annuelle de 2,8 %, l’inflation semble prendre ses aises et se stabiliser dans la fourchette cible de la Banque du Canada (BdC), qui est de 1 % à 3 %.
Il y a beaucoup à apprécier dans la publication de février. La croissance des prix des aliments (2,4 %) a continué de ralentir. Même si les résultats sont positifs d’une année à l’autre, la contribution de l’essence à l’inflation de février a été modeste. Par conséquent, l’augmentation de l’IPC total excluant les aliments et l’énergie correspondait généralement à la hausse globale de 2,8 %. Les ménages canadiens ont aussi continué de payer moins cher pour les services cellulaires (-26,4 %) et les services de garde (-2,8 %) au cours du mois. Tout n’est cependant pas rose. Le prix du logement s’est accéléré d'une année à l’autre en février (graphique 1), stimulé par les coûts à la fois de location (7,9 %) et de propriété (6,9 %), ces derniers étant encore fortement influencés par les frais d’intérêts hypothécaires (26,3 %).
En approfondissant davantage les données, les mesures privilégiées de l’inflation de base de la BdC, à savoir la médiane et la moyenne tronquée de l’IPC, ont encore fléchi en février, mais sont restées au-dessus de 3 %. Cependant, sur une base annualisée de 3 mois, elles ont ralenti en moyenne de 0,9 point de pourcentage pour atteindre 2,1 % et 2,4 % respectivement (graphique 2). Les recherches Lien externe au site. récentes de notre équipe de stratégie macroéconomique indiquent toutefois que « ces mesures sont désormais biaisées et surestiment probablement le véritable taux d’inflation sous-jacente ». Si l’on examine plutôt l’inflation mesurée par l’IPC total excluant les aliments et l’énergie, plus fréquemment utilisée, la variation annualisée sur 3 mois a fortement ralenti en février, passant à 1,3 %. Et l’IPCX (l’IPC excluant les huit composantes les plus volatiles et les impôts indirects), l’ancienne mesure privilégiée de l’inflation de base de la BdC, n’a pas évolué lorsqu’on le calcule de la même façon, arrivant sous les 2 % pour un deuxième mois consécutif.
La variation annuelle de 2,8 % de l’inflation globale pour les deux premiers mois de 2024 est nettement inférieure aux prévisions de la BdC pour le T1, qui étaient de 3,2 % dans son Rapport sur la politique monétaire de janvier 2024. Avec la faiblesse ressortant des enquêtes menées par la BdC auprès des consommateurs et des entreprises et la récente explosion du nombre de faillites d’entreprises, les données de février solidifient l’argumentaire en faveur d’une baisse de taux à compter de juin 2024. La Banque annoncera vraisemblablement un changement de politique lors de sa prochaine réunion d’avril.
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