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Nouvelles économiques

Canada : l’inflation accepte d’être la valentine de la Banque du Canada en février

19 mars 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits saillants

  • L’IPC global a augmenté de 2,8 % par rapport à février de l’année dernière, ce qui est nettement inférieur aux prévisions consensuelles des économistes (3,1 %) pour un deuxième mois consécutif. En parallèle, les prix ont progressé de 0,1 % par rapport au mois précédent sur une base désaisonnalisée, ce qui a effacé la baisse de janvier. Le tableau 1 résume les principales données. 

Implications

Les bonnes nouvelles s’accumulent pour le Canada en 2024 pour ce qui est de l’inflation, avec une deuxième baisse mensuelle consécutive en février. Avec une variation annuelle de 2,8 %, l’inflation semble prendre ses aises et se stabiliser dans la fourchette cible de la Banque du Canada (BdC), qui est de 1 % à 3 %.

Il y a beaucoup à apprécier dans la publication de février. La croissance des prix des aliments (2,4 %) a continué de ralentir. Même si les résultats sont positifs d’une année à l’autre, la contribution de l’essence à l’inflation de février a été modeste. Par conséquent, l’augmentation de l’IPC total excluant les aliments et l’énergie correspondait généralement à la hausse globale de 2,8 %. Les ménages canadiens ont aussi continué de payer moins cher pour les services cellulaires (-26,4 %) et les services de garde (-2,8 %) au cours du mois. Tout n’est cependant pas rose. Le prix du logement s’est accéléré d'une année à l’autre en février (graphique 1), stimulé par les coûts à la fois de location (7,9 %) et de propriété (6,9 %), ces derniers étant encore fortement influencés par les frais d’intérêts hypothécaires (26,3 %).

En approfondissant davantage les données, les mesures privilégiées de l’inflation de base de la BdC, à savoir la médiane et la moyenne tronquée de l’IPC, ont encore fléchi en février, mais sont restées au-dessus de 3 %. Cependant, sur une base annualisée de 3 mois, elles ont ralenti en moyenne de 0,9 point de pourcentage pour atteindre 2,1 % et 2,4 % respectivement (graphique 2). Les recherches Lien externe au site. récentes de notre équipe de stratégie macroéconomique indiquent toutefois que « ces mesures sont désormais biaisées et surestiment probablement le véritable taux d’inflation sous-jacente ». Si l’on examine plutôt l’inflation mesurée par l’IPC total excluant les aliments et l’énergie, plus fréquemment utilisée, la variation annualisée sur 3 mois a fortement ralenti en février, passant à 1,3 %. Et l’IPCX (l’IPC excluant les huit composantes les plus volatiles et les impôts indirects), l’ancienne mesure privilégiée de l’inflation de base de la BdC, n’a pas évolué lorsqu’on le calcule de la même façon, arrivant sous les 2 % pour un deuxième mois consécutif.

La variation annuelle de 2,8 % de l’inflation globale pour les deux premiers mois de 2024 est nettement inférieure aux prévisions de la BdC pour le T1, qui étaient de 3,2 % dans son Rapport sur la politique monétaire de janvier 2024. Avec la faiblesse ressortant des enquêtes menées par la BdC auprès des consommateurs et des entreprises et la récente explosion du nombre de faillites d’entreprises, les données de février solidifient l’argumentaire en faveur d’une baisse de taux à compter de juin 2024. La Banque annoncera vraisemblablement un changement de politique lors de sa prochaine réunion d’avril. 


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.