- Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
Les profits augmentent, mais le recul des investissements des entreprises demeure préoccupant
Faits saillants
- Les profits des sociétés non financières canadiennes ont augmenté pour un deuxième trimestre consécutif au T4, en hausse de 2,5 % par rapport au T3, malgré la faiblesse des secteurs de la fabrication automobile et de celle de produits pétroliers. En raison de la baisse enregistrée en première moitié d’année, les entreprises ont terminé 2023 avec des profits inférieurs à ceux de la fin de 2022 (graphique 1).
- Au T4, c’est dans les services que le bénéfice net avant impôt (BNAI) s’est le plus accru, les autres grossistes-marchands et l’industrie des télécommunications ayant mené la hausse. Les fabricants de produits en bois et de papier ont aussi connu une première hausse de leur BNAI après six baisses trimestrielles. Ces gains ont été contrebalancés par la baisse des profits de l’industrie de la fabrication de véhicules automobiles en raison du ralentissement de la production causé par les réoutillages et la grève dans ce secteur aux États-Unis, dont les effets se sont fait ressentir au Canada. Le secteur de la fabrication automobile a été le seul à enregistrer un bénéfice net négatif au T4. Les profits des producteurs de pétrole et de charbon ont aussi diminué en raison de la baisse des prix et des fermetures temporaires des raffineries pour en effectuer l’entretien.
- En parallèle, les investissements non résidentiels des entreprises ont fléchi pour un deuxième trimestre consécutif au T4. Les investissements des entreprises dans les ouvrages non résidentiels ainsi qu’en machines et matériel ont reculé de 9,5 % en termes réels annualisés. Comme au T3, les ouvrages de génie ainsi que les aéronefs et autres matériels de transport ont mené le déclin (tableau 1). Les trois grandes catégories de capital non résidentiel (ouvrages, machines et matériel, et propriété intellectuelle) se sont contractées en termes réels.
Implications
Dans un contexte où la population canadienne croît à un rythme record et où l’investissement des entreprises faiblit, l’écart de l’investissement réel par habitant avec les États-Unis a continué de se creuser (graphique 2). Comme nous l’avons déjà souligné Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre., cette tendance doit être renversée pour soutenir la croissance économique à long terme du Canada et maintenir sa compétitivité par rapport à son voisin du Sud. Même si les investissements axés sur l’amélioration de la productivité peuvent sembler moins attrayants pour les entreprises dans le contexte actuel de taux d’intérêt élevés, le report prolongé de ces dépenses entraînera davantage de problèmes à long terme en affaiblissant la croissance économique.
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