Choisir vos paramètres

Nouvelles économiques

Canada : les finances des ménages terminent 2024 sur une note positive

13 mars 2025
LJ Valencia
Analyste économique

Faits saillants

  • Les ménages canadiens étaient plus prospères au T4 2024, le patrimoine net ayant connu une solide augmentation de 1,4 % (236 G$) en variation trimestrielle. Cette bonne progression fait suite aux gains réalisés sur les actions et les placements étrangers, qui ont plus que contrebalancé l’augmentation des emprunts. La valeur nette des ménages s’est accrue au cours des quatre trimestres de 2024.
  • Le rythme des emprunts des ménages a progressé pour un troisième trimestre consécutif, ces derniers accumulant 40 G$ de dettes supplémentaires. L’augmentation s’explique principalement par les prêts hypothécaires (29 G$) et, dans une bien moindre mesure, par les prêts à la consommation.
  • L’endettement des ménages sur le marché du crédit a totalisé 3 000 G$ au T4 et, en proportion de leur revenu disponible, il a augmenté pour la première fois en sept trimestres, passant de 172,4 % au T3 à 172,8 %. L’endettement des ménages est demeuré légèrement inférieur au sommet historique atteint au T4 2021 (graphique 1). Les ménages canadiens ont été, et de loin, les plus endettés du G7 en 2023, et les données de 2024 suggèrent que cette situation n’a probablement pas changé.

  • Par ailleurs, le ratio du service de la dette des ménages, soit la part du revenu disponible consacrée au remboursement de la dette, a légèrement diminué pour s’établir à 14,4 % au T4, après avoir été de 14,6 % au T3. Même si la situation s’est améliorée, nous restons près du sommet sans précédent atteint au T4 2023. Malgré la légère baisse, cela indique une pression constante sur les ménages, d’autant plus que le ratio du service de la dette hypothécaire seulement s’est établi à 7,8 % au T4, légèrement sous le sommet historique de 8,2 % atteint au T4 2023 (graphique 2). Ce déclin s’explique par une hausse modeste du revenu disponible (0,8 % en variation trimestrielle) et par un faible recul de 0,6 % des paiements de la dette.

Implications

Les données d’aujourd’hui sur le bilan des ménages nous montrent que les finances de ces derniers étaient de plus en plus solides à la fin de 2024. Cela a permis au taux d’épargne de demeurer élevé malgré une légère baisse, et ce, même si les dépenses des ménages au T4 2024 Lien externe au site. ont été les plus vigoureuses en deux ans. Cette vigueur de la consommation a été en partie attribuable aux mesures de soutien gouvernemental, notamment l’exemption de TPS et de TVH. En effet, les ventes au détail Lien externe au site. ont connu une hausse en décembre grâce à cette mesure. D’autres facteurs, comme la fin des remises sur les véhicules électriques, les effets des baisses cumulatives de taux d’intérêt et la vigueur du marché du travail, ont stimulé la consommation au T4. Les nouvelles politiques du gouvernement fédéral visant à ralentir la croissance démographique Lien externe au site. pourraient également avoir fait diminuer la main-d’œuvre disponible, entraînant une hausse des salaires et une croissance accrue du revenu au Canada. Dans l’ensemble, les budgets des ménages canadiens étaient en bonne posture pour s’améliorer au cours de la prochaine année.

 

Il ne s’agit toutefois pas d’un prélude ensoleillé pour 2025. Des vents contraires importants pourraient causer un plus grand stress financier aux ménages canadiens. La vague de renouvellements hypothécaires qui arrive cette année est une grande préoccupation, car les ménages pourraient être plus nombreux à devoir composer avec des paiements hypothécaires mensuels plus élevés. La menace imminente de tarifs douaniers imposés par les États-Unis pose des risques baissiers importants Lien externe au site.. Une guerre commerciale pourrait entraîner une récession au Canada, ce qui aurait des effets néfastes sur l’emploi, l’inflation et la santé financière des Canadiens. Comme l’indiquent les nouvelles données d’enquête de la Banque du Canada publiées hier, les ménages sont très conscients de ces risques et prévoient de réduire leurs dépenses en conséquence, ce qui aggravera tout ralentissement économique découlant de la politique commerciale américaine.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards.
MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.