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Nouvelles économiques

Le surplus commercial du Canada s’est resserré en novembre grâce à une hausse des importations d’énergie

9 janvier 2024
Marc-Antoine Dumont
Économiste senior

Faits Saillants

  • Le surplus du solde commercial international du Canada pour les marchandises s’est resserré, passant de 3,2 G$ en octobre à 1,6 G$ en novembre.
  • En novembre, les exportations ont chuté pour la première fois depuis juin, soit de -0,6 %, tandis que les importations ont progressé de 1,9 % au cours du même mois.

Commentaires

L’augmentation des importations provient en grande partie des produits pétroliers raffinés, les pannes dans les raffineries au Canada ayant forcé les fournisseurs à se tourner vers les marchés internationaux pour répondre à la demande. Si l'on combine cette augmentation à celle de la consommation de combustibles nucléaires et d’autres produits énergétiques, les importations totales d’énergie ont augmenté de 11,6 %, soit la hausse mensuelle la plus forte depuis octobre 2022. Dans ce contexte, le surplus commercial avec les États-Unis est passé de 12,1 G$ en octobre à 11,7 G$ le mois suivant. La plupart des autres catégories de produits importés ont également enregistré des gains. Cependant, la faiblesse des importations de biens de consommation s’est poursuivie. Elles ont reculé pour un deuxième mois consécutif, avec -2,2 % en novembre.

Bien que 7 des 11 catégories de produits aient progressé en novembre, les exportations totales se sont tout de même repliées. Cette baisse est attribuable à la diminution des exportations d’aéronefs et d’autre matériel de transport et de pièces, qui sont revenues à des niveaux plus normaux après la hausse du mois précédent. Les exportations de métaux et de produits minéraux non métalliques ont aussi reculé de 6,5 %, principalement en raison de la diminution des transferts d’actifs de métaux précieux au sein du secteur bancaire. En excluant ces deux catégories, les exportations ont augmenté de 1,0 %. Cela dit, le volume total des exportations a diminué de 0,3 % en novembre, ces mêmes catégories ayant enregistré des baisses en terme réel. 

Implications

Les données commerciales d’aujourd’hui n’ont pas modifié notre prévision de croissance du PIB réel de 0,4 % (trimestrielle annualisée) au T4. Ce chiffre demeure inférieur à la prévision de 0,8 % de la Banque du Canada (BdC), qui figure dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire. Par conséquent, cela renforce notre opinion selon laquelle la BdC maintiendra les taux stables à sa prochaine réunion et devrait commencer à les réduire avant la mi-2024.

Avec la baisse récente des prix de l’énergie, attribuable à la faiblesse de la demande et au ralentissement mondial du commerce international, les perspectives pour les exportations sont plus sombres au début de 2024. Cela dit, la vigueur d’autres catégories de produits pourrait limiter le repli. Du côté des importations, la faiblesse persistante du côté des biens de consommation pourrait indiquer que la demande des ménages est sous pression en raison des taux d’intérêt élevés et de l’incertitude économique. Comme nous l’avons mentionné dans nos récentes Prévisions économiques et financières Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre., nous nous attendons à ce que les exportations nettes pèsent sur la croissance du PIB réel au premier semestre de 2024, ce qui rendra les baisses de taux encore plus nécessaires.