- Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
Vents de face pour les entreprises : les investissements et les profits chutent au T3
Faits saillants
- Les profits des sociétés non financières canadiennes ont chuté au T3 (variation trimestrielle annualisée de -38,5 %) après des baisses plus modestes aux trimestres précédents (révision à la baisse du T2 à -5,4 % en variation trimestrielle). Les profits sont ainsi à leur plus bas niveau depuis la pandémie (graphique 1).
- Les profits de près de la moitié des industries non financières ont diminué, les pires reculs ayant été observés dans les secteurs des télécommunications et de l’extraction minière (sauf le pétrole et le gaz), qui ont tous deux vu leurs dépenses augmenter dans un contexte de marché difficile. Les bénéfices des constructeurs automobiles ont également connu une décroissance dans un trimestre marqué par le réoutillage dans certaines usines. La hausse des bénéfices dans les secteurs du pétrole et du gaz et des produits pétroliers raffinés a partiellement compensé ces déclins.
- L’investissement non résidentiel des entreprises a également déçu au T3 avec une baisse des investissements réels de 11,3 % en variation trimestrielle annualisée, effaçant ainsi la majorité des gains du trimestre précédent (+14,1 % en variation trimestrielle annualisée au T2).
- La baisse de l’investissement réel en machines et matériel a complètement effacé la croissance du trimestre précédent dans cette catégorie. La réduction des dépenses en aéronautique et en pièces est la principale cause du recul (voir le tableau 1 pour plus de détails). Sur une note positive, les dépenses en propriété intellectuelle ont augmenté pour un troisième trimestre consécutif.
Implications
Les résultats des entreprises au T3 confirment que l’environnement d’affaires demeure difficile et incertain pour bon nombre d’entre elles. Les obstacles liés aux coûts et aux taux d’intérêt s’estompent, mais les entreprises canadiennes ne sont pas encore tout à fait prêtes à appuyer sur l’accélérateur en matière d’investissements. Des dépenses élevées (p. ex., intrants, salaires, coûts de la dette Lien externe au site.), une demande toujours timide Lien externe au site. et un environnement commercial incertain semblent limiter le déploiement de capital et les plans d’expansion.
Un sondage Lien externe au site. mené par Statistique Canada d’octobre au début de novembre révèle que près des trois quarts des entreprises sont très ou assez optimistes quant à leurs perspectives pour les 12 prochains mois. Cependant, avec la menace tarifaire brandie par Trump, les perspectives pourraient se détériorer, surtout pour les entreprises qui dépendent des exportations américaines.
L’heure n’est toutefois pas à l’attentisme. Avec le vieillissement de la main-d’œuvre, la réduction prévue de la croissance démographique qui pourrait tempérer l’offre de travailleurs et un environnement concurrentiel difficile, les entreprises canadiennes doivent accélérer leur transformation numérique et investir dans des processus et des équipements afin d’améliorer leur productivité. Elles pourront ainsi se démarquer par la valeur ajoutée et l’innovation. C’est du moins ce que font leurs homologues américaines (graphique 2).
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